Société numérique : quel sens pour le progrès humain?


Notre société est entrée dans l’ère du tout numérique: est-ce un mal ou un bien?

TRIBUNE

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Société numérique : quel sens pour le progrès humain?

Par Hervé Azoulay

Nous entrons dans l’ère numérique avec sa croissance exponentielle de l’information, son intelligence ajoutée, ses savoirs multipliés, ses réseaux vivants de connaissances, qui rendent le monde plus complexe à appréhender. Comment adapter notre monde qui repose sur une distribution de plus en plus inégale du pouvoir et de la richesse et mène à un élargissement de l’écart entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas ? C’est tout le paradoxe du partage dans notre société humaine, où l’égoïsme est partout, à tous les niveaux, où chacun ne pense qu’à soi. C’est le cas au niveau mondial des multinationales privées constituées de producteurs d’informations, qui disposent de plateformes numériques à très lourds investissements financiers et bien calibrées pour gérer des milliards d’individus. Ces entreprises deviennent des nœuds incontournables sur le contrôle et la maitrise de l’information et font peser une menace sur les citoyens, leurs objectifs étant de servir leur propre intérêt financier dans un monde marchand sans penser un seul instant à l’intérêt collectif.
Sommes-nous en train de dévier et oublier que l’humain se construit sur un horizon de sens où l’homme est au cœur du dispositif ? Selon une étude de l’OCDE de mai 2016, plus de deux millions d’emplois impactés par le numérique en France seront remplacés par des robots dans les années à venir. Chaque discipline sera touchée par la révolution numérique, et dans ces conditions, on est en droit de se poser certaines questions : le numérique fera t-il paradoxalement régresser les sociétés contemporaines ? La révolution numérique pour quelle finalité ? Le progrès humain est-il impacté par l’explosion du numérique ?
L’ère numérique est incontournable, son universalité touche toutes les composantes de la société et tous les secteurs d’activité. L’accumulation des données ne donne pas lieu à la production de sens, l’intelligence demande un effort d’interprétation des données. Même si les technologies nous permettent d’aller plus vite, nous ne devons pas renoncer à la réflexion critique. Le progrès technologique dans chaque discipline ne changera pas le monde, c’est la détermination de nos actions qui le fera. Le changement, certes complexe, n’est qu’un outil pour agir.
Il faudra donc imaginer une société en réseaux qui nous permettra de produire une valeur sociale forte, définir le projet de société que nous voulons, s’interroger sur les valeurs auxquelles nous tenons et inventer de nouveaux modèles économiques dans une dynamique collaborative où le numérique sera au service de l’homme.
Nous vivons dans une société plurielle où les valeurs des uns ne sont pas celles des autres. C’est la raison pour laquelle les réseaux et leur culture resteront toujours au cœur de la nouvelle économie. Ils deviendront un gisement pour transformer notre société car ils reposent sur des idées fortes, sur une vision commune des valeurs, sur le partage des connaissances et sur des convictions humaines. Dans les réseaux, il existe une forte identité commune qui respecte l’identité de chacun puisqu’ils ont dans leurs gênes la confiance, la créativité, l’initiative et l’engagement de tous.
La force des réseaux ne repose pas sur une seule personne, mais plutôt sur la résonnance permanente entre l’engagement visible de quelques leaders et celui de nombreux militants tournés vers « l’être » plutôt que « l’avoir », ce qui permet de donner du sens à la vie. Il s’agit de faire alliance dans une dynamique qui articule les intérêts individuels à l’intérêt collectif.
La culture réseau est donc le socle de cette identité commune qui nous rend dépendants les uns des autres, et ce fait est valorisé comme signe d’appartenance au collectif, contrairement à la démarche individualiste. Nous pouvons dire que la culture réseau est avant tout un état d’esprit qui souligne une mentalité, une éducation, une volonté d’aider les autres et de les respecter. C’est une nouvelle façon de vivre ensemble qui se fonde sur le partenariat, la coopération, le don, la tolérance, le bénévolat, l’altruisme, ce qui permet de donner du sens à la vie en introduisant les technologies du bien-être, à l’image de la méditation et de la spiritualité qui nous invitent à réfléchir à notre rôle dans l’existence.
Alors que les alliances politiques ont du mal à suivre le mouvement, l’avènement d’une nouvelle société dépendra de l’énergie et du talent de la société civile. C’est à la société civile de prendre le pouvoir et d’avancer, même si le pouvoir décisionnel est en haut, la puissance créative reste en bas !
Aujourd’hui, la culture réseaux doit devenir l’emblème de ce qui créera les richesses autres que marchandes pour aller vers l’émergence d’un monde nouveau.
Le changement culturel doit être le ciment de cette transformation.

Hervé AZOULAY

Azoulay*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE n’engageant que son auteur***

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Cet article d’Hervé Azoulay a été publié dans le journal La Revue du Cube.

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4 commentaires

  1. Excellente approche sur ces tenailles qui détruiront tout ou partie de nos personnalités. AÏE que çà fout la « trouille » !

    En fait, plus le progrès avance plus tend à disparaître ce qu’il y a d’humain en nous.

    Comme elle :

    « J’ai la tête qui éclate , J’voudrais seulement dormir, M’étendre sur l’asphalte
    Et me laisser mourir
    Stone
    Le monde est stone … »

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  2. A la lecture des 2 brillants articles de Jeannine que je partage, je peux dire que:
    Le numérique n’EST QUE L ABRUTISSEMENT DES MASSES … COMME LE FUT L ARRIVEE DE LA TV à notre époque ! L’homme est coupé du réel, hypnotisé par la technique qui ne lui apporte rien de concret ni de positif ! Il se coupe de SA vie, esclave consentant et heureux !
    > Vous aurez des arguments pour me contredire , tels que les  » rapports humains » …
    Parlons en, ce jour on apprend que 5 Millions de Français sont dans la solitude, abandonnés
    Des vieux attardés, ( comme moi ) hors de la modernité peut être ?
    Mais abandonnés par leurs enfants à qui ils ont donné leur amour, éducation ….
    BOF, c’est la vie, la société change me direz vous ! C’est vrai, faut les oublier, s’en débarrasser
    Mais quand vous serez vieux ( de plus en plus tôt, le « progrès » aidant, qu’en penserez vous ?
    NOUS ne serons plus là, mais vous penserez à ces paroles !
    Joyeuses fêtes à tous, égoistement heureux

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  3. La Société numérique, c’est aussi ce que l’on voit dans la rue, surtout des jeunes qui ne savent plus vivre sans leur portable à la main, car il ne faut pas rater un appel, comme si leur vie en dépendait… et ils risquent à chaque instant de se faire transformer en crêpe en traversant la rue au feu vert, yeux rivés sur leur portable…
    Pour ce qui est des réseaux sociaux, ceux-ci sont comme le reste : nouveaux et comme ce qui est nouveaux, tout le monde se rue dessus…
    Alors une société en réseaux ?
    pourquoi faire ?
    pour oublier de vivre, pour oublier SA vie ?
    Pourquoi ce monde est en train de créer des besoins qui ne seront jamais satisfaits, sauf pour les plus vernis, pendant que le reste de la Société est oublié?

    Vous écrivez :
    «  » » » » » » »C’est une nouvelle façon de vivre ensemble qui se fonde sur le partenariat, la coopération, le don, la tolérance, le bénévolat, l’altruisme, ce qui permet de donner du sens à la vie en introduisant les technologies du bien-être, à l’image de la méditation et de la spiritualité qui nous invitent à réfléchir à notre rôle dans l’existence. » » » » » » » » » »!

    Je dirai déjà pour commencer que la méditation et la spiritualité sont tout à fait de l’ordre du privée et personnel à chacun et que ça ne doit et ça n’aurait jamais dû sortir de ce cadre…!

    N’avez-vous jamais remarqué dans un groupe, je prends un cas que je connais très bien et que je vis depuis 10 ans, mais qui existe partout en France et dans le monde. Vous avez des milliers pour ne pas dire des millions de cas ainsi.
    Vous avez 80 personnes en association pour procurer un ou des biens de consommation.
    Sur ces 80 personnes, vous avez 14 personnes qui devront être le pivot central et tout ce qu’elles seront censées faire est de l’ordre du bénévolat. On ne touche pas un seul centime ni un seul bien autre… Une fois le cadre et les attributs de chacun définis, sur ces 14 personnes vous en aurez 7 qui ne pourront jamais être présentes quand il le faudra et qui ne feront jamais ce qu’elles étaient censées faire, ou alors une fois seulement par an et encore parfois 1 fois en 5 an…, mais elles ne démissionneront jamais, car elles tiennent à faire ce qu’elles appellent du Bénévolat et veulent faire parties du Bureau.
    Sur les 7 restantes, vous en avez 3 sur lesquelles vous ne pourrez compter qu’une fois tous les 6 mois.
    Ils restent en définitif 4 personnes. 2 Présidentes, car il y a deux associations, une secrétaire et un trésorier.
    Tout va finalement reposer sur ces 4 personnes qui vont s’arranger comme elles peuvent, pour le bien de tout le monde à faire toujours le maximum, sachant que sur les 4 personnes, une des 2 présidentes, est très prise par son activité professionnelle et ne pourra faire que ce qui lui est attribué au départ.
    C’est donc sur les 3 personnes restantes que ces 2 associations reposent avec du boulot chaque semaine pour une petite soirée par semaine soit 2h30, mais bien remplies…, sans compter ces 2h30, il y a parfois plusieurs heures de travail pour préparer ces 2h30…!
    Dans tous les groupes, Associations ou autres, ça se passe comme cela, ceux qui connaissent pourront vous le dire!

    Pour ma part, je peux vous dire, qu’il faut croire à ce que l’on fait, car il y a bien des fois on nous aurions envie tous les 4 de remettre notre démission parce que c’est lourd à porter, il y a certaines semaines où la préparation demande un énorme travail de contacts, de mise en place, et de préparation de fichiers ou de contrats…, d’autant que le temps passe et rien ne change, nous n’avons pas que ça a faire de nos journées et c’est ainsi pour toutes les petites associations dans lesquelles règne le bénévolat à 100%.

    Pour ce qui est de la description que vous faites du monde de demain, si c’est cela qui attend les générations à venir, le monde imaginé de demain, personnellement, je me dis ; heureusement que je ne serai plus là, car je préfère de loin, ce que j’ai vécu dans ma jeunesse, que ce que vie actuellement la jeunesse d’aujourd’hui.

    Nous n’avions pas d’ordinateurs, ni de téléphones portables. Pour ma part j’avais la chance d’avoir une télévision, mais peu de monde à l’époque en avait une, mais il y avait peu d’émissions et à 22h ou 22h30, c’était bonne nuit les petits!
    A côté de cela, nous lisions beaucoup, nous sortions beaucoup entre amis, nous avions 36 millions de choses à faire et à nous raconter, pour les réunions de famille nous étions toujours là et contents de retrouver notre famille réunie pour fêter Noël ou un anniversaire…, dans ma famille nous étions nous étions plusieurs musiciens, il faisait bon vivre…!
    Bref, nous étions heureux de vivre…! et la vie c’est cela!!!

    Pour ma part, je pense que, ce n’est pas une société numérique, et encore moins une société en réseaux qui rendra les gens heureux…, les réseaux ne sont pas fait pour rassembler les gens, mais pour rassembler une certaine catégories de personnes et pour éliminer les autres. Le bonheur est une denrée en voie de disparition, parce que cette société est une société de consommation de tout et de rien, qui a perdu le sens des valeurs et surtout le sens des vraies valeur et ce ne sont pas « les choses, numériques ou autres » qui rendra les gens heureux de vivre…!!!
    Bien à vous

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  4. Sujet extrêmement intéressant Monsieur Azoulay… Quand on sait aussi que des robots vont remplacer petit à petit l’homme au travail, et plus…
    L’homme a-t’il encore sa place dans ce monde???!

    J’ai envie de vous répondre NON, sachant ce que je sais en plus, ça fait peur!

    Il y a maintenant 31 ans, nous avions eu une discussions avec des collègues de travail, nous étions tous des informaticiens formés sur le tas, dans un CTI (Centre de Traitements Informatiques)… personnellement j’étais tout d’abord Pupitreur, puis Chef d’Exploitation Informatique…
    Certains emplois avaient été transformés, à l’époque des Secrétaires étaient devenues des Opératrices de saisie.
    Ce n’était pas du numérique, puisque à l’époque, pour faire les sécus, nous les faisions sur des gros disques (environ 30cm de large sur environ 12 à 14 cm de haut, et également sur des bandes d’enregistrement, et les appareils pour enregistrer était de la taille d’une armoire de 1m80 de haut sur 1 m de large, et il en fallait 2…
    L’Unité Centrale?…. 1m80 de haut sur environ 8 m de long et 1m de large…
    Les imprimantes : à marteaux… oui chaque ligne était imprimée par des petits marteaux (mes oreilles en ont souffert) nous avions deux imprimantes : environ 1m80 de haut sur 1m80 de large…
    C’était vraiment le début de l’enregistrement de tout le travail d’une usine sur une machine… ça se faisait à partir de Terminaux (écran + clavier)…
    Chaque Atelier enregistrait ses données au jour le jour, la compta, de même, les analyses pareilles, les statistiques…, les données étaient traitées tous les soirs, et souvent jusqu’à tard dans la nuit et reprise à 5h du matin…
    Tous les Services venaient chercher tous les jours leurs Etats sur papier pour vérifier tout ce qui avait été fait la veille pour continuer tous les jours et améliorer ce qui n’avait pas été suffisant…

    Quand il y avait une panne informatique, c’était le branle bas de combat, tout le monde sur le Pont, et il y avait les pro et les anti… (comme toujours, dans ces cas-là…), la plus grosse panne, je m’en souviens encore avait démarré un mercredi matin, et avec les techniciens informatiques BULL, nous avions travaillé jusqu’au lundi matin à 8h, horaire où nous avions pu redonner la main à tous les opérateurs branchés un peu partout en France, et à l’étranger ; Belgique, Allemagne… jusqu’en Russie, d’ailleurs…)…

    Cette panne, nous avait rassuré!
    Pourquoi?
    Parce que peu avant, nous avions eu une discussion sur l’informatique et la conclusion était : un jour l’informatique remplacera complètement l’être humain!!!

    C’était il y a exactement 31 ans…
    Depuis, avec la micro-informatique, avec du matériel bien plus petit, on y met 1 milliard, voir bien plus encore de choses qu’avant, MAIS;…
    Quand on sait que les Américains ont mis en route la production de :
    « ROBOTS TUEURS »

    Alors j’ai envie de dire :
    Tout ça pour ça???!
    Certains êtres humains ne songent qu’A TUER LEURS SEMBLABLES…
    Chaque amélioration qui peut être faite est toujours faite dans le but ultime de TUER???!
    C’EST TOUT CE A QUOI LE « SOI-DISANT » PROGRES SERT???
    OUI, LA FINALITE C’EST BIEN CA!!!
    Bien à vous

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