B) Petite piqure de rappel avant de condamner les uns et ou autres au regard des réalités de terrain

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Le nouveau livre de Daniel Desurvire (existe aussi en format liseuse) :

Alerte, la République est en danger !

Par Daniel Desurvire

B) Petite piqure de rappel avant de condamner les uns et ou autres au regard des réalités de terrain

Faut-il rappeler que les affrontements intra-ukrainiens remontent à 2014, et qu’il aura fallu huit ans, avec l’ingérence militaire de la Russie, pour que la conscience internationale fasse connaître son indignation ! Nul ne peut présumer, sans risquer de se compromettre politiquement, si le grand frère slave soit réellement intervenu pour faire cesser les affrontements, ou qu’il s’agisse d’une manœuvre de progression territoriale. Seul les Nations unies disposent d’une autorité légale pour autoriser une ingérence humanitaire, non une souveraineté isolée, nonobstant les nombreux appels et communiqués du Président russe Vladimir Poutine à l’adresse de l’ONU et des puissances étrangères, notamment au début du conflit de Donbass entre avril 2014 et octobre 2015, mais aussi autour des exactions commises à l’occasion d’organisations de référendums d’autodétermination jugés illégaux comme celui du 11 mai 2014. Ainsi, 94 % des suffrages exprimés à Ougledar (Ville de l’Oblast de Donetsk) se prononcèrent pour la séparation politique et territoriale avec l’autorité de Kiev et son mouvement euromaïdan (partisans du rapprochement de l’Ukraine à l’Otan et à l’UE).

De même en fut-il de l’annexion de la Crimée à la Russie entre février et mars 2014, ou ce rattachement s’appuya sur le référendum du 16 mars 2014 où 97,77 % des votants locaux s’exprimèrent favorablement à la résolution d’adhésion de la Crimée et de la cité de Sébastopol, devenus membres de la Fédération de Russie. Bien entendu, du côté de la souveraineté ukrainienne, cette prise de contrôle d’une région du pays unitaire fut comprise comme l’invasion d’une force étrangère, ce que partagea une partie des membres des Nations unies et la quasi-totalité des forces Atlantiques et de l’Union européenne, nonobstant l’action initialement emmenée par les séparatistes locaux.

Pour l’histoire, rappelons que la France ne fut pas en reste en termes de politique de recolonisation depuis le 31 mars 2011. Cette résurgence d’un passé, encore peu lointain, laisse entrevoir que les intérêts géopolitiques de la France ne sont pas éloignés de la prudence géostratégique de Moscou face aux prétentions atlantistes d’un Occident expansionniste. Voici résumé dans le détail l’histoire du rattachement départemental de l’île de Mayotte à la France, laquelle compte déjà une dizaine de DOM et de territoires administrativement et/ou politiquement dépendants de la métropole :

  • En 1946, le protectorat des Comores et la colonie française de Mayotte se séparent administrativement, cette dernière devenant un territoire d’outre-mer.
  • Le 22 décembre 1961 par une loi n° 61-1421 portant organisation des pouvoirs publics aux Comores, ce statut d’autonomie obtenu se voit conforté par une loi n° 68-1250 du 31 décembre 1968 par la prescription des créances de l’État (annulation des dettes de l’outre-mer).
  • Le 22 décembre 1974, Mayotte se singularise en votant à 63,8 % son maintien au sein de la France, alors même que les Comores, sur consultation par référendum, signent leur volonté d’indépendance à 90 % de leurs électeurs régionaux.
  • Paradoxalement le 8 février 1976, avec un taux record de 99,4 % sur 82,3 % d’inscrits (ce qui exclut près de la moitié de ses ressortissants comoriens et autres exilés), Mayotte confirme son désir de demeurer sous la tutelle française. Réagissant vivement, l’Assemblée générale des Nations unies, par la résolution n° 31/4 du 21 octobre 1976, invalide ledit référendum et condamne la France pour ses prétentions colonialistes. Voyons-là une réponse cinglante au véto opposé par Valéry Giscard d’Estaing du 6 février 1976 en vue de l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité visant à rétrocéder Mayotte à l’État comorien, d’où interdire le référendum d’annexion.
  • Le 31 mars 2011, 95 % des électeurs de Mayotte ont officiellement voté leur départementalisation. Mais l’Union des Comores contesta vivement le référendum du 29 mars 2009 conférant à Mayotte, un statut de département et de région d’outre-mer (DROM). Un observateur impartial ne saurait autrement qualifier cet événement de démembrement géographique de l’archipel.

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Pour la petite histoire, sur les ± 61 % des électeurs comoriens – dont s’y retrouvent 38,63 % d’abstention, d’où plus que la moitié, – tous les Mahorais n’étaient pas inscrits, et encore moins si l’on accepte le fait que ce vote concernait indirectement l’ensemble d’une ethnie indivisible des autochtones de l’archipel des Comores de culture swahilie ancestrale (langue véhiculaire). Leur histoire, qui remonte au IXe siècle, associe indivisiblement les quatre îles comoriennes, dont Mayotte. La vérité sur ces élections confine aux spéculations politiques, d’où la nébulosité des résultats annoncés massivement à 95 % de partisans au rattachement métropolitain de la France ; mais une réalité seulement accrochée à son interprétation partisane manifestement douteuse. Cette histoire-là n’étant pas effacée de la mémoire collective, comme un Président français ose-t-il se poser en donneur de leçon face à son homologue russe qui lui s’inquiète de ce qu’il se passe immédiatement à sa frontière, non à plus de huit mille kilomètres séparant une île de l’Océan indien de la métropole parisienne ?

À suivre

Daniel Desurvire


Ancien directeur du Centre d’Étude juridique, économique et politique de Paris (CEJEP), correspondant de presse juridique et judiciaire. Daniel Desurvire est l’auteur de : « Le chaos culturel des civilisations » pointant du doigt les risques de fanatisme de certains cultes et de xénophobie de certaines civilisations, auxquels s’ajoutent les dangers du mal-être social, de la régression des valeurs morales et affectives ou de la médiocrité des productions culturelles, dont la polytoxicomanie en constitue l’un des corollaires. L’auteur choisit d’opposer le doute et le questionnement aux dérives dogmatiques et aux croyances délétères » (in, Les cahiers de Junius, tome III, “La culture situationniste et le trombinoscope de quelques intellectuels français” : Édilivre, 2016).


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Copyright obligatoire en cas de citation ou de transmission de cet article, vous pouvez le copier: Daniel Desurvire pour Observatoire du MENSONGE


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SOMMAIRE :

Introduction sur les objectifs recelés du World Economic Forum et ses prolongements dans le fil de l’État-Macron
A) Un rapport politique tronqué d’Est en Ouest, avec en tête de proue une Présidence française aussi malhabile que malintentionnée
B) Petite piqure de rappel avant de condamner les uns ou les autres au regard des réalités de terrain
C) Les exactions des brigades fascistes dans l’armée régulière et les services secrets ukrainiens
D) La diplomatie française en marche vers la voyoucratie présidentielle d’Ukraine
E) La seconde uchronie martiale de l’État-Macron après le virion Covid
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4 thoughts on “Alerte, la République est en danger ! B”
  1. Question : qu’est-ce qui peut réveiller les français ? Réponse : on se le demande encore !

  2. La République est morte remplacée par le socialisme à la française, proudhonien et dangereux pour l’individu. Mais comme tout le monde s’en fout et vit assisté, alors le pire est encore à venir avec un changement radical de notre société.

  3. Si notre république est en danger c’est aussi parce que un grand nombre de nos politiciens ont trahi la France , ont vendu nos biens patrimoniaux , notre or ( qui n’appartient, pourtant qu’au Peuple) et , en même temps, que trop de Français ont été lâches, peureux et trop incultes pour faire face aux réalités. Comme vous avez raison, Daniel DESURVIRE de faire le point et d’écrire la Vérité vraie. La France vous en remerciera, mais pas les veaux, nous le savons que trop.

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