L’Etat de droit au quotidien n’a de sens que s’il s’appuie sur une légitimité démocratique.
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Casse d’en bas, casse d’en haut
Par Maxime Tandonnet
Bien sûr, les images des violences commises à Paris, près de la gare d’Austerlitz le 1er mai par 1500 casseurs qui ont agressé les forces de l’ordre, incendié un Mac Do et saccagé les vitrines des magasins sont une abomination.
Il faut bien voir qu’elles font partie d’un contexte général chaotique et d’une succession d’entraves à l’ordre républicain qui ne date pas d’hier: la « nuit debout », les squats et bidonvilles illégaux, Calais, la Zad de NDDL, les facultés occupées, la grève perlée anarchique et interminable de la SNCF, sans justification, qui n’a pas d’autre effet que d’empoisonner la vie des Français lambda (non des « grands » qui prennent l’avion ou roulent en voiture de fonction avec chauffeur et peuvent tenir ainsi dix ou vingt ans sans problème), le quartier du Mirail à Toulouse.
De fait, les violences dans un beau quartier parisien choquent infiniment plus les médias que celles qui surviennent au quotidien dans les cités de banlieue. De même l’occupation de Science po ou de l’ENS bouleverse les consciences alors que celle d’une fac « normale » de province, n’impressionne plus grand monde.
Mais qu’est-ce que cette casse d’en bas sinon l’écho de la casse d’en haut? Un documentaire a fait fureur sur LCI ou BFMTV (?) intitulé « le casse du siècle », au sujet du déroulement chaotique des présidentielles de 2017, rongées par les scandales et le matraquage médiatique. Il y a eu aussi DSK, Cahuzac, les affaires Hollande (« les sans dents », « un président ne devrait pas dire ça », etc.) une étrange et malsaine tournure de la vie politico-médiatique, qui sombre chaque jour un peu plus dans la névrose obsessionnelle autour de l’image totémique d’un homme qu’on vénère ou qu’on déteste, une sorte de bulle émotionnelle, virtuelle, qui ne cesse fuir la réalité quotidienne.
L’Etat de droit au quotidien n’a de sens que s’il s’appuie sur une légitimité démocratique. L’exercice de la « violence légitime » de l’Etat, pour faire respecter l’ordre républicain, n’est possible qu’adossé à une légitimité, une justification, un pouvoir reconnu par la communauté nationale, voire une exemplarité. Or, la parole et l’action politique sont décrédibilisées par une chute vertigineuse dans le grand-guignol vaniteux qui domine les esprits depuis des années. Il n’est pas d’autorité possible sans l’estime et la confiance. Vous voyez ce que je veux dire? Au fond, qu’est-ce qui est le pire: saccager un mac Do ou saccager la démocratie? Pour remonter la pente, il faudra d’abord commencer par redresser les institutions, le mode de fonctionnement de la politique, l’état d’esprit et les mentalités d’en haut. Mais qui pour comprendre cela?
Maxime Tandonnet
Ancien conseiller à la Présidence de la République sous Sarkozy, auteur de plusieurs essais, passionné d’histoire…
Maxime Tandonnet pour Maxime Tandonnet – Mon blog personnel
Merci à Maxime Tandonnet pour dire les choses comme elles sont. Cependant il faut noter que notre système dit démocratique ou républicain ne fonctionne plus puisque l’État censé protéger les citoyens ne protège plus rien. Certaines villes, en France, ne sont plus dans la République. A chaque manifestation sa casse ! Alors la question qu’il faut poser est : comment expliquer que la police a pu filtrer la Manif pour tous, où il y avait beaucoup de manifestants mais se montre incapable de le faire dès lors qu’il s’agit d’une manifestation surnommée à tort populaire ou syndicale ?
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COMMENTAIRES:
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Très bon: une suggestion pour le titre: “Crasse d’en haut et crasse d’en- bas”!!
Très bon article de M. Tandonnet avec son bon sens habituel.
A quoi ça rime tout ce déballage médiatique autour des casseurs ? Les renseignements n’auraient -ils pas pu “anticiper” ? Les services de police n’auraient-ils pas pu fouiller les sacs à dos “suspects” ??? On fait tant de simagrées alors qu’on fait des contrôles au faciès tout les jours … (A qui , A quoi ça sert ? ) . [?]
Ah ? Vous en avez des contrôles lors de cette manif ? Moi non ! Et c’est bien là qu’est le problème et qui a permis aux casseurs de casser.
On connait vos commentaires et votre parti pris mais franchement ne pouvez-vous pas une fois pour toutes accepter la réalité au lieu de nous bassiner avec vos thèses fumeuses et qui ne reposent que sur votre militantisme d’une autre époque.
Comme vous avez tristement raison mais que faire ? Des années à se poser la même question. Merci de dire les mots sur nos maux.