L’information sur cette guerre entre la Russie et l’Ukraine est à sens unique, les médias se montrent encore juges et parties comme l’ensemble des politiques qui ainsi ne font pas honneur à leur poste.
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Ce texte est une Tribune Libre qui n’engage que son auteur et en aucun cas Observatoire du MENSONGE
Défendre servilement l’OTAN est-ce défendre les intérêts de la France ?
Par Antoine Martinez
Général de brigade aérienne (2s)
Une tribune fratricide révélatrice
Dans sa parution du 18 janvier 2023, le JDD publie la tribune d’un officier général, vice-amiral précisément, intitulée « Guerre en Ukraine : attention, d’anciens militaires français contribuent aux intérêts du Kremlin ».
Après une première réaction d’étonnement sur le titre qui donne immédiatement le ton, on ne peut que s’indigner et déplorer le propos délirant
qui suit et, plus grave, la dénonciation nominative, scandaleuse et calomnieuse,
de certains de nos camarades parce qu’ils ont l’outrecuidance de refuser le narratif de
l’OTAN sur le conflit entre l’Ukraine et la Russie et de formuler leurs réserves sur le soutien à Kiev.
Cette tribune suscite donc quelques questions légitimes et nécessite une réponse,
une réplique sans concession à une attaque contre des patriotes ayant servi sous
l’uniforme l’État et la nation avec honneur et loyauté.
Cette attaque ad personam ne s’apparente-elle pas en réalité à une chasse à l’homme ignoble organisée et téléguidée pour faire taire la prétendue minorité de ceux qui contestent le discours officiel et qui peuvent avoir une influence sur l’opinion publique par le biais des réseaux sociaux ou de médias
alternatifs ? L’exemple de la lettre ouverte à nos gouvernants et à nos parlementaires d’avril 2021 constatant le délitement de la
France et la nécessité d’un sursaut de nos dirigeants ne démontre-t-il pas cette capacité d’influence dérangeante pour le pouvoir politique puisqu’elle a été approuvée par une large majorité de
Français ? C’est la liberté d’expression et de pensée qui est ici visée. C’est le refus catégorique d’une pensée différente !
Ce terrorisme intellectuel ne reconnaît qu’une liberté, celle de penser comme il faut ! Hors du discours officiel point de salut !
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Pourquoi cette tribune aujourd’hui ? Cette démarche ne révèle-t-elle pas une sérieuse inquiétude sur l’évolution de la situation sur le terrain pour les forces ukrainiennes, en vérité différente du narratif officiel, inquiétude manifestée au sein de la direction de l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) – dans lequel évolue ce vice-amiral – en lien direct avec l’Etat puisque lui fournissant son expertise ? Ne traduit-elle pas la prise de conscience des conséquences inimaginables à ce stade mais potentiellement catastrophiques à tous points de vue pour la France dans son suivisme aveugle des États-Unis et de l’OTAN dans le cas de l’effondrement des forces armées ukrainiennes ? Quelle humiliation au bout du chemin !
D’ailleurs, comment expliquer cette soudaine tribune alors que depuis plus d’un an des anciens militaires de haut rang défilent, eux, sur les plateaux des médias pour délivrer et conforter le narratif de l’OTAN sans aucune contradiction ? Un droit de réponse de ces officiers calomniés aujourd’hui dans ce journal ne serait-il pas légitime dans une autre tribune intitulée, cette fois, « Guerre en Ukraine : attention, d’anciens militaires français contribuent aux intérêts des Etats-Unis » ? Mais la tribune de ce vice-amiral ne constitue-t-elle pas une manœuvre de diversion pour occuper l’espace médiatique dans le but de cacher l’évolution défavorable de la situation des forces ukrainiennes et la conséquence – qui pourrait être dramatique – des livraisons de chars lourds par l’OTAN, sachant que la Russie ne peut pas se permettre de perdre cette guerre ? Jusqu’où notamment la France est-elle prête à aller, sans consultation du Parlement jusqu’ici, avec les risques de représailles militaires ? Et après ?…
Beaucoup de questions auxquelles chacun pourra apporter sa réponse. Mais les poser, n’est-ce pas déjày répondre, au moins en partie ? Ces questions étant posées, il faut maintenant répondre plus directement au vice-amiral chargé de la rédaction de ce papier diabolique.
Une phrase dans cette tribune est symptomatique de l’attitude de ces élites qui s’érigent en permanence en donneurs de leçons : « Peu d’analystes se sont interrogés jusqu’à présent sur les causes de cette aberration intellectuelle et morale qui a cours dans un milieu où les notions de rigueur, d’éthique et de loyauté sont pourtant consubstantielles de celle d’engagement au service du pays ». Mais précisément ces notions de rigueur, d’éthique et de loyauté habitent ces officiers ou groupe de réflexion (Think Tanks) engagés au service de la France et vilipendés aujourd’hui parce qu’ils ont le courage d’exprimer leurs réserves au soutien de l’Ukraine dans un conflit qui aurait pu et qui aurait dû être évité et dont les causes sont bien plus complexes que celles brandies par les va-t-en-guerre de l’OTAN. Ils ont le courage, eux, de penser avant tout à la France qui n’a aucun intérêt à défendre en Ukraine ou en Mer d’Azov, une France qui a raté un rendez-vous capital avec l’Histoire au cours du premier semestre de l’année 2022 alors qu’elle présidait l’Union européenne. Le général de Gaulle doit se retourner dans sa tombe !
Par ailleurs, les causes de cette aberration intellectuelle et surtout morale évoquées par ce vice-amiral ne doivent-elles pas justement être recherchées chez ceux qui, comme lui, défendent servilement les intérêts de l’OTAN, c’est à dire des Etats-Unis, et non pas les intérêts de la France ? De quel côté se trouvent, en fait, la rigueur, l’éthique et la loyauté ? D’ailleurs, il s’égare et se fourvoie avec sa dénonciation calomnieuse et perverse, n’hésitant pas à utiliser l’arme des lâches, la délation, lui, le produit d’un atlantisme pur et dur à l’allégeance sans équivoque, oubliant de surcroît et cyniquement ses multiples conflits d’intérêts avec le monde anglo-saxon. Cette allégeance est telle qu’il en oublie même la langue française notamment dans son profil sur Twitter dans lequel il se présente comme « Former French naval aviation – senior fellow – opendiplo, RUSI.org, InstitutIRIS, View expressed hère are my own ».
Il essaie, en outre, de faire croire que ceux qu’il dénonce sont minoritaires. C’est vrai si on s’en tient à ceux qui sont régulièrement invités sur les plateaux des chaines de télévision. En effet, le narratif présenté jusqu’à présent sur ces plateaux l’est sans contradicteur. Mais le croit-il vraiment ou, au contraire, sa dénonciation ne trahit-elle pas une nervosité et une inquiétude partagées au plus haut niveau de l’Etat sur les conséquences d’une possible fracture des esprits au moment même des livraisons annoncées à l’Ukraine de chars lourds par les pays de l’OTAN et en particulier par la France ? Car le sondage effectué par Place d’armes (site de la communauté militaire engagée), en décembre dernier sur plus de 11 000 personnes, ne peut pas ne pas avoir été analysé : 89,2 % considèrent que la guerre profite avant tout aux Etats-Unis, 91,66 % pensent que les Occidentaux, dont la France, ne recherchent pas la paix, 88,07 % pensent que leurs décisions peuvent nous entraîner vers une guerre directe avec la Russie, 96,71 % refusent l’envoi de troupes françaises pour soutenir l’Ukraine. On le constate, le résultat éloquent de cette consultation ne peut pas être ignoré.
La livraison de ces chars et matériels lourds à l’Ukraine constituera non seulement un degré supplémentaire dans le processus d’escalade et d’engrenage engagé par l’OTAN depuis plusieurs mois,mais surtout un changement de nature qui pourrait représenter un moment de bascule dangereux débouchant sur une fuite en avant qui ne serait plus maîtrisable. Les pays membres de l’OTAN pourront toujours se convaincre et déclarer qu’il ne s’agit pas de co-belligérance, mais l’important c’est l’interprétation qu’en fera la Russie et les décisions qu’elle prendra avec ses conséquences. La démarche accusatoire et manichéenne de cet officier général qui commet une faute en jouant les procureurs sur la place publique contre ses frères d’armes pourrait, en fait, révéler les doutes, les questionnements, voire les désaccords sur le positionnement de la France dans ce conflit non seulement au sein de la communauté militaire ayant quitté l’activité mais au sein même de nos armées d’autant plus que le Parlement n’a toujours pas été consulté.
Général (2s) Antoine Martinez
Président des Volontaires Pour la France
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Ce texte est une Tribune Libre qui n’engage que son auteur et en aucun cas Observatoire du MENSONGE
Image de couverture par DANIEL DIAZ de Pixabay
L’article à lire :
Un article sans concession !!! L’erreur monumentale de l’Occident c’est de ne pas croire qu’il s’agit d’une guerre de religion.
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Pour savoir ce qui se passe en 🇫🇷 Lire Observatoire du MENSONGE
A Charles de Moncontour: De Gaulle n’a jamais retiré la France de l’OTAN. Seulement du commandement intégré.? Et en 1962 il a sans hésitation soutenu les Américains lors de la crise de Cuba.
La France s’est retirée de l’OTAN ou NATO en 1966 par la volonté du général de Gaulle qui a exposé 5 points pour cette sortie dont celui-ci :
La structure intégrée de l’Alliance engage la France contre son gré dans les guerres des États-Unis…
On peut jouer effectivement sur les mots mais la déclaration faite par de Gaulle lors de sa conférence de presse du 21 février 1966 est claire et nette.
Ensuite, le général confirme ce retrait :
« La France, écrit-il le 7 mars à son homologue américain Lyndon B. Johnson, se propose de recouvrer sur son territoire l’entier exercice de sa souveraineté, actuellement entravé par la présence permanente d’éléments militaires alliés ou par l’utilisation qui est faite de son ciel, de cesser sa participation aux commandements intégrés et de ne plus mettre de forces à la disposition de l’OTAN. » Source Le Monde
De Gaulle avait quitté l’Otan et n’aurait jamais embarqué la France dans cette galère. Mais les socialistes ont toujours entrainé la France dans des conflits merdiques et dangereux. Macron ne déroge pas à cette règle.
Réponse au général Martinez; “Défendre servilement l’OTAN est-ce défendre les intérêts de la France ?” Tribune fratricide révélatrice, suite ;
Un autre point de vue.
J’ai, dans le passé, apprécié mes relations avec le général Martinez au sein des Volontaires pour la France. Notre objectif était clair alors ; et ses interventions écrites ou orales toujours argumentées, franches mais pondérées. C’est pourquoi j’ai été surpris de la vivacité, pour ne pas dire de la violence, de la lettre qu’il a adressé au vice-amiral Chevallereau par l’intermédiaire du site de « Place d’Armes ». J’approuve personnellement l’essentiel de l’argumentation de cet officier général et je ne peux donc m’empêcher de me sentir aussi visé par cette charge, parfois insultante, qui va bien au-delà d’un simple échange de points de vue qui peuvent naturellement être différents.
Le général Martinez et moi avons des visions opposées du conflit déclenché le 24 février 2022 par la Russie. J’admets le débat ; mais je dois dire que j’ai été étonné du ton et du contenu de son intervention. Le titre lui-même interpelle. « Défendre servilement l’OTAN est-ce défendre les intérêts de la France ? » La formulation est curieuse ; on ne défend pas les intérêts d’une alliance faite au contraire pour en défendre les membres. Les questions sont plutôt : la France est-elle menacée ? La France peut-elle se défendre sans l’OTAN ?
A la première question, je répondrai que nous avons été trop crédules. Nous nous sommes fait des illusions sur la Russie que nous imaginions échapper enfin à ses démons autoritaires et impérialistes, indissociables d’une histoire où elle n’a jamais connu la démocratie. J’ai fait partie de ces naïfs qui ont cru, espéré, que les Russes du 21ème siècle pouvaient faire oublier les communistes d’hier. L’hostilité russe contre la France qui se manifeste depuis quelques années en Afrique aurait dû déjà nous alerter. M. Poutine a jeté définitivement le masque le 24 février 2022. Cela a ouvert les yeux de beaucoup ; pas de tous. La responsabilité du conflit est indéniablement celle de M. Poutine dont ne dit pas un mot le texte du général Martinez. La guerre n’est pas encore à notre frontière ; mais elle est chez le voisin. Pouvons-nous dire que cela ne nous concerne pas ? En 1938 non plus le sort de la Tchécoslovaquie ne nous concernait pas. On a vu la suite.
A la seconde question, la réponse est clairement non. Si certains en doutaient encore, l’intensité du conflit ukrainien a rendu évidente notre grande faiblesse dans le domaine militaire ; comme celle de tous les états européens. Notre dénuement collectif suffit à annihiler l’argument russe d’une menace imminente que son attaque du 24 février n’aurait fait que prévenir. Comment accorder crédit à cette légende ? Les nations européennes, globalement plus riches et plus peuplées que les Etats-Unis, ont eu le temps depuis trente ans de forger une alliance indépendante du tuteur nord-américain. Elles ne l’ont pas fait ; sans doute surtout parce que se reposer sur lui, même si la confiance à lui accorder s’est effritée au fil du temps, était bien moins couteuse. Aujourd’hui, quel autre pays que la Russie menace la paix en Europe? Quel autre secours à attendre que celui de l’OTAN ?
Maintenant que l’incendie est déclenché, ratiociner sur les fautes, responsabilités petites ou grandes, des uns et des autres dans la situation actuelle, n’a pas beaucoup d’intérêt. C’est à laisser aux historiens du futur. Un pyromane a mis le feu à la maison et l’entretient. Il sera temps plus tard de mener une enquête pour déterminer si notre manque de précautions ou de prévenance à son égard permet de lui accorder des circonstances atténuantes. Pour l’instant, il faut combattre le feu, l’empêcher de s’étendre. Un état puissant, a envahi, sans motifs sérieux, un voisin plus faible qui ne le menaçait pas, et dont il avait reconnu les frontières. Sa faute est aggravée car il est membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU et il en bafoue les règles.
Je souscris à l’essentiel de l’argumentaire du vice-amiral Chevallereau. Oui, des militaires prennent fait et cause pour l’agresseur. Pourquoi critiquer leur attitude serait-il la marque d’un asservissement idéologique quelconque ? A contrario, je trouve aussi beaucoup d’anti atlantisme « pur et dur » chez certains.
Il faut aider l’Ukraine à rejeter l’envahisseur sur ses frontières ; c’est le but de guerre. Notre propre intérêt est que l’Ukraine ne soit pas vaincue. Sinon qui sera le prochain ? On ne peut pas, comme le fait le général Martinez, rejeter des faits d’évidence sous le prétexte qu’ils collent trop au discours officiel de M. Macron qui n’est pas aimé pour d’autres raisons. Ce n’est pas parce que M. Macron dit qu’il fait jour à midi que c’est une sottise. La menace est russe. Trente pays sont de cet avis. Tous inféodés aux USA ? Allons, ce n’est pas sérieux. En réalité, trente pays ont peur de M. Poutine. Et ce n’est pas une peur irraisonnée, surtout dans les pays de l’est européen qui pendant presque un demi-siècle ont subi le joug soviétique, qui était russe pour l’essentiel il ne faut pas l’oublier.
Je lis que « la Russie ne peut pas se permettre de perdre cette guerre » . Mais qui l’a déclenchée ? Alors que faut-il faire ? Se coucher ? Est-ce que localiser le conflit en abandonnant la victime à son sort serait une assurance pour l’avenir? La menace nucléaire, réelle, justifierait-elle une attitude dictée par la peur, quels que soient les torts de l’agresseur ? Mais alors à quoi sert notre force de dissuasion ? L’insistance à évoquer la situation difficile des forces ukrainiennes cache mal le souhait du rédacteur. « Si les forces ukrainiennes s’effondrent, quelle humiliation au bout du chemin ». Et si nous ne faisons rien, quelle menace au bout du chemin ? « Un conflit qui aurait pu et dû être évité «. Certes ; il faut aller dire ça à M. Poutine. « Le général de Gaulle doit se retourner dans sa tombe ». On ne rate jamais une telle évocation. Mais je rappelle que lors de la crise de Cuba en 1962, il avait clairement et aussitôt soutenu les Etats-Unis que par ailleurs il ne ménageait pas. Mais il savait, lui, qu’au moment du grand péril il faut faire taire les querelles subalternes et choisir son camp. Quant au rappel des résultats du « sondage » de Places d’Armes, ils n’ont que l’importance qu’on accorde aux réponses d’un questionnaire biaisé, que j’ai dénoncé, qui cherchait moins à recueillir l’information que la réponse qu’on souhaite. Les scores soviétiques obtenus à certaines questions suffisent d’ailleurs à en affaiblir la portée.
Sur la forme, pourquoi employer des formules caricaturales, insultantes parfois. Comment peut-on dire en parlant du vice-amiral Chevallereau « Il s’égare et se fourvoie avec sa dénonciation calomnieuse et perverse, n’hésitant pas à utiliser l’arme de lâches, la délation, lui, le produit d’un atlantisme pur et dur à l’allégeance sans équivoque ». Ne sont-ce pas là aussi insultes à un soldat dont le patriotisme n’est pas plus suspect que celui des autres membres de notre grande famille, fut-il hostile à M. Poutine ? Enfin, comment qualifier son « papier » de « diabolique ». Voilà un argument que ne renierait pas le maitre du Kremlin ; ni ses porte-paroles qui n’hésitent pas à appeler Belzébuth en renfort dans des discours, sur la télévision officielle russe, dignes des imprécations de Goebbels il y a 80 ans.
Nous sommes en 1938. La Tchécoslovaquie est envahie. Va t-on encore laisser faire l’envahisseur avec les conséquences que l’on a connues ? Il faut lui résister. C’est la Russie qui s’est désignée comme notre adversaire ; pas l’inverse. Et comme les états européens, encore moins la France seule, ne sont pas en mesure de faire face à la menace, toute alliance est bienvenue.
Général (2S) Roland DUBOIS
Membre des “Volontaires Pour la France”
Membres de “Place d’Armes”