… qui galvaude la démocratie, désinscrit les libertés naturelles et viole le droit à une vie privée

Le nouveau livre de Daniel Desurvire (existe aussi en format liseuse) :
Histoire d’un Président qui n’aime pas la France
Par Daniel Desurvire
Chapitre 3
I / La démocratie : entre grandeur et décadence -suite –
À l’incapacité présumée du peuple à se gouverner seul, puisque la démocratie participative ne demeure manifestement qu’une utopie idéaliste de la rhétorique de salon, d’autres penseurs ajoutèrent, ainsi Montesquieu, « Qu’une démocratie n’était possible qu’à l’échelle d’une cité antique ». Ce qui sous-entend que les États aussi vastes et/ou sous-peuplés comme l’Australie, les États-Unis d’Amérique, la sainte Russie, le Canada ou l’Argentine, ou plus dispersés comme la Couronne d’Angleterre avec l’entité économique et juridique du Commonwealth, l’Empire germanique ou la France impériale, furent beaucoup trop densément peuplés ou immensément étendus, voire géographiquement dispersés à travers les colonies, les protectorats et les comptoirs, pour permettre l’instauration d’une démocratie directe, où tout le monde parle en même temps et parfois même depuis les antipodes !
L’Empire du milieu fut tout à la fois victime de son surpeuplement et de ses étendues sur le continent sud-asiatique, ce qui explique sans doute la soumission historique et traditionnelle des sujets, depuis la gestion brutale et aristocratique des mandarins à celle du communisme qui pris le relais de ces dictatures. Dans nombre de cas de figure, la forte démographie et l’étendue des surfaces géographiques sont les principaux écueils physiques pour instaurer une démocratie directe. Depuis la nuit des temps les Empires, de Rome au royaume de Macédoine, en passant par l’Empire ottoman, puis de l’Europe de Napoléon et d’Hitler, tous se sont effondrés sous leur propre poids, et aucun n’ont jamais accédé aux marches d’une démocratie digne de ce nom, ce qui donne raison à cet aperçu de Montesquieu.
Les motifs et les situations demeurant les mêmes en ces temps de grandes modernités, à l’exception des échelles démographiques et des échanges migratoires de populations, le monde politique contemporain se tourne irrésistiblement vers l’ancien modèle patricien ; en se métamorphosant en oligarchie, certes à présent de souche plus roturière, mais avec des privilèges quasiment identiques aux monarchies d’antan. De sorte que les prérogatives de la noblesse et du clergé sont à présent celles des oligarques et des grandes fortunes. Francis Dupuis-Déri y ajouta une incidente indication qui néanmoins pèse fort : « Historiquement hérité du régime monarchique féodal, le système représentatif de la démocratie est philosophiquement légitimé par l’antidémocratisme des pères fondateurs qui l’ont institué ».
Pour enfoncer le clou, son analyse se décline de la façon suivante :
– « 1°) le représentant exprime ouvertement son mépris pour un peuple politiquement incompétent à discerner et se choisir le bien commun ;
– 2°) le représentant en déduit la nécessité pour la souveraineté populaire d’être représentée ;
– 3°) il se désigne comme membre de l’élite éclairée qui saura identifier, défendre et promouvoir le bien commun ;
– 4°) ainsi défini, le bien commun ne peut s’accommoder de l’esprit égalitaire et les revendications des pauvres doivent être jugulées ;
– 5°) l’élite politique prend donc le parti de l’élite économique tout en expliquant aux citoyens qu’ils ne peuvent trouver leur bonheur que dans l’espace dépolitisé de la sphère privée ».
Nous sommes ici très éloignés d’une gestion politique conforme au concept démocratique, puisque fort décalée du milieu, d’où l’équilibre recherché entre le peuple souverain et l’harmonie consensuelle de ses représentants. En résumé, le pouvoir semble déjà un vocable à connotation antidémocratique s’il n’est pas accolé à celui du peuple. Pourtant, le pouvoir, qui n’est pas une chose tangible mais un noumène, est omniprésent dans la nature, puisqu’il distingue la proie de son prédateur et qu’il participe à la diversité dans un biotope. L’exercice du pouvoir se conjugue avec le droit et la force. Son influence peut s’avérer dynamique et sensible, comme il peut aussi dépendre d’une lignée dynastique, d’où une légitimité dans une inertie politique reconduite, car fédératrice autour d’un symbole héraldique.
À SUIVRE
Daniel Desurvire
Ancien directeur du Centre d’Étude juridique, économique et politique de Paris (CEJEP), correspondant de presse juridique et judiciaire. Daniel Desurvire est l’auteur de : « Le chaos culturel des civilisations » pointant du doigt les risques de fanatisme de certains cultes et de xénophobie de certaines civilisations, auxquels s’ajoutent les dangers du mal-être social, de la régression des valeurs morales et affectives ou de la médiocrité des productions culturelles, dont la polytoxicomanie en constitue l’un des corollaires. L’auteur choisit d’opposer le doute et le questionnement aux dérives dogmatiques et aux croyances délétères » (in, Les cahiers de Junius, tome III, “La culture situationniste et le trombinoscope de quelques intellectuels français” : Édilivre, 2016).
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Excellente démonstration sur ce président qui n’aime pas son propre pays.
Son intervention télévisée d’hier 22 juin 2022 montre un président qui n’en n’a rien à faire des Français et ne voit que son intérêt personnel. Heureusement qu’il y a des articles comme celui-ci pour nous rappeler la réalité politique de cette France en décomposition avancée.