… qui galvaude la démocratie, désinscrit les libertés naturelles et viole le droit à une vie privée

Le nouveau livre de Daniel Desurvire (existe aussi en format liseuse) :


Histoire d’un Président qui n’aime pas la France

Par Daniel Desurvire

Chapitre 4

I / La démocratie : entre grandeur et décadence -suite –

Une autre nature du pouvoir aura de tous les temps façonné les sociétés humaines, celle d’un dieu, ce non-être désincarné d’essence divine, transcendant, immuable et omniprésent par l’esprit qu’il occupe dans le cortex de toute une communauté ou d’une confrérie. Ce pouvoir, pour devenir humain, il aura fallu l’habiller à l’aide d’une carnation religieuse, une foi qui fait le lien entre l’humain et la représentation immatérielle d’un verbe ou de démiurges, voire de la métempsychose polythéiste, animiste ou fétichiste. Ce pouvoir-là n’a rien de démocratique, il serait plutôt autocrate, intouchable et tabou. Rien ne saurait être plus rigoureux qu’un esprit dont personne n’a la main, sinon à vouloir l’incarner soi-même comme Pharaon.

Enfin, le pouvoir implique nécessairement une suggestion, un conditionnement, voire une manipulation. Le rapport entre le pouvoir et la subornation passe par l’obéissance séculière ou la croyance intemporelle. Voilà bien une problématique qui se dresse entre la démocratie et le peuple, car ce dernier doit accepter d’être conduit, conseillé ou ordonné pour accéder au sacrosaint des libertés* ou de la félicité spirituelle**. Le premier* se limitant à celle des autres, la seconde** étant administrée par un guide, mais qui va délier cette liberté avec des rituels mystiques et des états de conscience altérés, comme « le sentiment océanique » évoqué par Freud.

Autrement dit, l’individualité d’un sujet ne doit pas empiéter sur le pré carré de la collectivité de ses contemporains, ni la foi écarter celle des autres comme il en va de l’intolérance coranique. Le pouvoir dogmatique, une métaphysique cultuelle ou sectaire, est incommensurable, car il induit des certitudes que même les doctrines politiques ne sauraient égaler. Classe, fraternité ou caste, les subdivisions du peuple apportent aussi des règles solidaires et indissociables dans le groupe qui confèrent un autre pouvoir moins suggestif, mais qui conduit le séide à un sentiment fort d’appartenance, d’abnégation, donc d’observance et d’inféodation. D’aucuns se convainc que sans pouvoir, c’est le désordre, la confusion et l’anomie.

Une dernière évocation confère à une analyse sans concession de Francis Dupuis-Déri, une remarquable pertinence quant à l’observation autour des comportements et des mentalités de certains hommes d’État. L’auteur explique comment le pouvoir qui échoit aux élus parvient à métamorphoser leur mental. Il y fait allusion à un noumène emprunté à la sociologie platonicienne : l’agoraphobie, (l’effroi devant les grands espaces). Pour ma part, je penche plutôt une ochlophobie (l’angoisse de la foule) :

« Une peur injustifiée, parfois accompagnée de vertige, que certaines personnes éprouvent lorsqu’elles se trouvent dans des lieux publics et de grands espaces découverts. Passant en politique, l’agoraphobie décrit cette méfiance à l’égard d’un peuple se gouvernant seul, sans que sa volonté ne soit filtrée par ses représentants. Le philosophe ou l’acteur politique qui souffre d’agoraphobie politique craint la démocratie directe, ce chaos, cette tyrannie des masses hurlantes. Peur du peuple au pouvoir, l’agoraphobie politique est aussi un mépris des capacités politiques des simples citoyens ». Voilà bien, n’en déplaise à la bien-pensance, un profil qui sied à Emmanuel Macron !

À SUIVRE

Daniel Desurvire


Ancien directeur du Centre d’Étude juridique, économique et politique de Paris (CEJEP), correspondant de presse juridique et judiciaire. Daniel Desurvire est l’auteur de : « Le chaos culturel des civilisations » pointant du doigt les risques de fanatisme de certains cultes et de xénophobie de certaines civilisations, auxquels s’ajoutent les dangers du mal-être social, de la régression des valeurs morales et affectives ou de la médiocrité des productions culturelles, dont la polytoxicomanie en constitue l’un des corollaires. L’auteur choisit d’opposer le doute et le questionnement aux dérives dogmatiques et aux croyances délétères » (in, Les cahiers de Junius, tome III, “La culture situationniste et le trombinoscope de quelques intellectuels français” : Édilivre, 2016).


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By Observatoire du MENSONGE

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3 thoughts on “Histoire d’un Président qui n’aime pas la France 4”
  1. Bravo M. Desurvire vos articles sont toujours très documentés et passionnants.

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