des villages ruraux allemands sacrifiés sur l’autel du charbon

Par Gabrielle Cluzel



Le fiasco écolo fait froid dans le dos : des villages ruraux allemands sacrifiés sur l’autel du charbon

Les images ont fait, dimanche, la une des réseaux sociaux : 15.000 militants écologistes contre l’extension d’une mine de charbon, dans l’ouest de l’Allemagne, aux prises avec des policiers. Des dizaines de blessés, lit-on, des deux côtés. À la tête des activistes, la Jeanne d’Arc verte Greta Thunberg, vent debout contre la destruction du village de Lützerath, entre Düsseldorf et Cologne.


Abonnez-vous gratuitement pour recevoir directement chaque nouvel article par mail


 

Pour une fois, la tentation est grande de lui donner raison : dans l’urgence, faute, structurellement, de nucléaire, et conjoncturellement, maintenant, de gaz russe, l’Allemagne doit faire croître à marche forcée sa production de charbon. Or, pour accéder aux sous-sols de la vallée du Rhin, l’entreprise allemande RWE détruit sans scrupule une ribambelle de villages ruraux.

Pour l’expansion de la mine de Garzweiler, ces quinze dernières années, « des forêts ont été rasées, des cimetières déplacés, des maisons détruites et plusieurs milliers de personnes ont été expropriés. Au total, une vingtaine de villages ont été rayés de la carte. » Comment ne pas être ému par le cri du cœur des villageois de Kuckum, par exemple : « Défendre la Heimat », la « patrie » où « nous sommes nés, où nous voulons vivre et où nous mourrons ».

En janvier 2018, l’église XIXe d’Immerath, que les fidèles appelaient « la cathédrale », a été démolie. « Qui détruit la culture détruit aussi les êtres humains », rappelait une banderole des militants de Greenpeace et des anciens habitants massés tout autour, pendant l’effondrement des nefs et du clocher. Les images sont saisissantes.

« Je n’ai aucune raison de partir, ma famille habite ici depuis des générations », s’indignait, en 2020, auprès de l’AFP, David Dresen, 29 ans, habitant de Kuckum, l’un des villages visés, et membre du groupe « Alle Dörfer bleiben » (« Tous les villages restent ») : « Je ne me laisse pas dicter par un grand groupe ma manière de vivre ! » Au vu des coûts et des bouleversements de tous ordres que cette extension engendre, on peine à croire le discours selon lequel ce recours au charbon serait transitoire et de courte durée…

Bref, pourquoi ne serions-nous pas solidaires des écolos zadistes de Lützerath ? Parce que, si le sort de ces villages ruraux et de ses habitants nous touche, les écolos qui prétendent les défendre – ou plutôt s’opposer aux émissions de CO2 induites par le charbon – ont un insupportable culot. Comme si ce n’était pas eux, par leur idéologie antinucléaire, qui avaient mis l’Allemagne dans cette sombre panade, qui ne l’avaient pas acculée à replonger tête baissée dans le charbon ? Durant des dizaines d’années, combien de voitures allemandes, nous autres Français, avons nous croisées sur la route des vacances, bien reconnaissables à deux signes : les deux ronds sur la plaque d’immatriculation et le troisième, plus gros, sur la vitre arrière, rouge sur fond jaune : « Atomkraft? Nein danke » (« Nucléaire, non merci »).

Le comble, éminemment symbolique, de cette affaire est que, pour étendre le domaine de la mine, on ne détruit pas que les églises et les maisons, on démantèle aussi… des éoliennes. La boucle est bouclée.

Mais l’écologie est une religion – on devrait dire une secte – très généreuse en anathèmes et en dogmes de foi péremptoires mais qui ne connaît ni la rédemption ni, surtout, la contrition. Non seulement Greta Thunberg et ses affidés ne demandent pas pardon mais ils font mine de combattre aujourd’hui ce qu’ils ont provoqué.

L’Allemagne, par le magistère qu’elle exerce en Europe, a entraîné, avec plus ou moins de conséquences, ses petits camarades dans ses errements. Arrivant à convaincre sournoisement la France que son atout nucléaire était presque une faute morale.

La France tire-t-elle aujourd’hui les leçons du fiasco de sa voisine ? Pensez-vous ! Le projet de loi ENR qui vient d’être adopté en première lecture à l’Assemblée nationale vise au contraire à faciliter et accélérer l’installation d’éoliennes en neutralisant ses opposants.

L’occasion aurait été bonne de faire sortir de l’oubli, ne serait-ce que par un tweet, ce monument. Si le Sénégal – et tant de pays d’Afrique – peuvent se targuer d’une démographie insolente qui est leur grande richesse, ils le doivent pour bonne part à la science et à la diligence des médecins français. Ceux-ci soignaient des populations civiles, développant maillage sanitaire, programmes de vaccination, protection maternelle et infantile, venant à bout de fléaux réputés invincibles : lèpre, tuberculose, peste, choléra, maladie du sommeil, paludisme (l’hématozoaire fut découvert par le médecin militaire Alphonse Laveran), fièvre jaune, variole (éradiquée), etc.

Certains l’ont payé de leur vie.

Darmanin aurait pu s’y arrêter un instant. Pour leur rendre l’hommage que la France leur doit, et parce que pour négocier sans être certain de perdre à tous les coups, il faut en finir avec l’éternel statut de débiteur, masochiste et amnésique. Oui, la colonisation a porté, aussi, des fruits positifs.

Mais il se dit aussi que Gérald Darmanin penserait à 2027. Et sans doute n’oublie-t-il pas que son Pygmalion Macron, en 2017, avait choisi d’accabler la France coloniale en l’accusant de « crime contre l’humanité », et que cela lui avait plutôt bien réussi. Ces médecins qui ont fait don de leur vie ne sont pas encore prêts de sortir de l’oubli.

Copyright obligatoire en cas de citation ou de transmission de cet article, vous pouvez le copier :
Boulevard Voltaire

Nous aimons la liberté de publier : à vous de partager ! Ce texte est une Tribune Libre qui n’engage que son auteur et en aucun cas Observatoire du MENSONGE 

Article(s) à lire absolument :

La loi du mépris

« Gouverner, c’est faire croire. »


Un site comme le notre ne peut pas survivre sans votre aide !
Vous pouvez nous aider de diverses façons : 

  • nous suivre gratuitement, lien disponible sur chaque article,
  • partager nos articles au maximum,
  • acheter des livres que nous publions, c’est ICI

Ou :


La liberté va fondre comme neige au soleil, sinon tout va mieux…

Peu importe les idées que l’on peut avoir, la seule certitude : la passivité ne rapportera jamais rien.

Commencer par réagir ne serait-ce que sur Observatoire du MENSONGE en commentant, en disant ce que vous pensez, en apportant votre contribution, votre aide, des idées, des suggestions, des critiques, des articles mais ne soyez plus passifs !

Pour nous suivre, c’est gratuit, idem pour nos vidéos sur You tube

By Observatoire du MENSONGE

Pour une opposition constructive et réelle, le site de l'opposition au marxisme et au fascisme, ni rouge ni noir mais bleu : L'info évitée par les médias est là sur Observatoire du MENSONGE

2 thoughts on “Le fiasco écolo fait froid dans le dos :”
  1. Gabrielle Cluzel Merci votre article est plein de bons sens parce qu’il dit la vérité vraie , avec l’humanisme qui vous honore.
    Effectivement, l’Allemagne a refusé le nucléaire, nous savons combien cette décision a coûté aux Allemands, notamment , l’exploitation d’éoliennes, sur ordre d’une secte qui serait bien inspirée de se taire.
    Les peuples en subissent les conséquences , souvent, DÉSASTREUSES ET TRÈS COÛTEUSES.. .
    Toutefois, nous savons combien perçoivent les actionnaires
    ( municipalités , agriculteurs, privés, etc ), c’est très bien pour eux, mais ils ravagent des paysages, tuant des oiseaux , et l’Allemagne a supporté un déficit financier colossal ( chiffré en plusieurs milliards d’euros en une seule année d’ expolitation).
    Nous constatons, en outre, que ces éoliennes ont souvent besoin d’énergie pour fonctionner.
    Encore un fiasco de l’idéologie mondialiste ?
    Ce qui est certain , c’est que le système politico – ecolo est perçu comme une religion qui devient chaque jour plus proche d’ une dictature, voire d’un totalitarisme en marche , lorsqu’il détruit des maisons, des villages ruraux en expulsant très violemment leurs habitants.
    CQFD.

  2. L’écologie est en réalité une dictature et comme toutes les dictatures, elle veut soumettre l’humain à des idées stupides qui n’apporteront que du malheur.

Ecrire ci-dessous votre commentaire, merci :