Les réseaux sociaux vont devenir payants

En douceur, mais sûrement, certains réseaux feront payer pour continuer à les utiliser alors même qu’ils utilisent vos données ! SCANDALEUX !!!

Par Carnets d’une plume

Les réseaux sociaux vont devenir payants

Dimanche dernier, Mark Zuckerberg, patron de Meta, qui englobe Facebook, Instagram et WhatsApp, a annoncé sur le réseau social qu’il a lui-même créé, que Facebook et Instagram allaient devenir payants. En d’autres termes : nos données personnelles que nous fournissons déjà gratuitement aux réseaux pour le seul bénéfice d’y avoir accès, vont devenir payantes.

Nous devrons désormais vendre nos données personnelles. Nous devrons désormais payer pour continuer à être la cible des publicitaires au quotidien.

Personnellement, je commence déjà à en avoir marre qu’à chaque fois que je mentionne à haute voix des termes comme « investissement », « propriété intellectuelle », « rencards », « massage », mon fil Instagram ou Facebook se retrouve pollué par des posts ciblés sponsorisés. J’ai l’impression de n’être qu’un produit et plus une humaine avec des préoccupations qui vont et qui viennent et auxquelles je n’ai pas forcément besoin de réponse ou de solution dans l’immédiat !

Pour rappel, les publicitaires, ceux qui sont de l’autre côté de nos écrans, payent déjà à META des millions/milliards pour avoir accès à nos donnés et être visibles sur les diverses réseaux sur lesquels nous sommes inscrits. Mais apparemment ce n’est pas assez ! Mark Zuckerberg n’a pas eu d’idée révolutionnaire cette fois-ci, car il a tout simplement décidé de copier le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, et de faire aussi payer ses utilisateurs qui sont du coup eux, des milliards !

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On parle quand même de 12 dollars par mois (NDLR : environ 11,36 € au cours actuel soit plus de 136 par an)) si vous utilisez ces applications sur un ordinateur et de 15 dollars par mois pour leur utilisation sur un smartphone… Déjà, rien qu’en différenciant ses prix suivant le support, Meta a tout gagné. Car qui aujourd’hui, utilise son ordinateur pour aller sur les réseaux sociaux ? La petite cerise sur le gâteau c’est qu’il faudra payer pour Facebook ET pour Instagram. Même si les deux réseaux font partie du même conglomérat, il faudra payer séparément. Argent facile ? Complètement.

Contrairement à Twitter où le paiement (de 9.60 euros) pour « certification de compte » ne demande pas autre chose que de sortir de l’argent, Meta demandera une pièce d’identité pour ceux qui souhaiteront que leur compte soit certifié. On ne pourra donc plus se cacher derrière un pseudo. La certification permettra (selon Meta) de lutter contre l’usurpation d’identité et le trafic de badges bleus qui existent déjà sur Instagram. Il ne concernera pas (encore) les comptes des entreprises, mais seulement les comptes possédés par des êtres humains.

Y aura-t-il des bénéfices autres que le seul fait d’être reconnu comme la bonne personne sur ces plateformes ? Oui, avoir accès à un service après-vente avec un véritable humain… Et c’est peut-être cela qui coûte le plus cher ? Sinon, aucune autre fonction exclusive. C’est un peu limite pour un service payant, non ?

Tout cela engendrera donc dans l’algorithme de ces applications une visibilité encore plus accrue pour les utilisateurs ayant pris un abonnement. Utilisateurs qui payent déjà souvent pour obtenir une certaine notoriété en achetant encore plus de visibilité par des posts sponsorisés. Et cela, cela ne changera pas. Cela fera quand même un énorme budget mensuel pour la seule gloire d’être populaire, vous ne trouvez pas?

J’ai moi-même eu recours à ces posts pour Carnet d’une plume sur Facebook. Payer CHF 25 ou plus pour obtenir plus de clics sur des articles sur 5 jours et engranger plus d’abonnés. Mais ce système possède déjà de grosses limites :

• Si l’article a beaucoup de succès en fonction « des prévisions Facebook », les CHF 25 s’épuisent en moins de 5 jours et Facebook arrête la diffusion avant la fin des 5 jours. Résultat : l’argent dépensé ne représente qu’un nombre limité de clics (un plafond) et non une durée fixe de visibilité.
• Les articles sont « mis en examen » avant d’être approuvés et s’ils sont trop engagés, sont refusés pour la publicité. Qui sont vraiment derrière ces écrans pour juger de la « dangerosité pour la société » des articles publiés? Je me le demande car je me suis déjà fait refuser certains de mes articles…

J’ai l’impression que ces réseaux qui promouvaient d’infinies possibilités il y a encore quelques années ne font que nous enfermer petit à petit dans des cases et vont désormais nous faire payer pour pouvoir y rester. Qu’adviendra-t-il à terme, des comptes des personnes refusant de payer?

Payer pour se faire stalker. Payer pour devenir encore plus les vaches à lait de Mark Zuckerberg, qui, je le rappelle, a licencié l’hiver dernier quelques milliers d’employés de Meta pour cause de « situation économique difficile ». Il est vrai que voir son bénéfice net de plusieurs milliards de dollars fondre de plus de 50% est un problème…. Sauf que la société faisait encore du bénéfice ! Et de plusieurs milliards de dollars !

Il y a dix ans, Facebook entrait en Bourse avec une action au prix d’une trentaine de dollars. Aujourd’hui, l’action est à USD 170. Elle a donc quintuplé en l’espace d’une décennie, ce qui en dit long sur la valeur de l’entreprise. Et malgré les « mauvais résultats » de 2022, il y a eu un bon de 20% dans la journée du 1^er au 2 février 2023 de la valeur de l’action, et où Mark Zuckerberg s’est enrichi de 12,5 milliards de dollars en UN SEUL JOUR ! Il possède à ce jour une fortune personnelle proche des 70 milliards de dollars!

Donc sortir cette mesure en pleine crise économique mondiale où la majorité de la population (qui utilise ces réseaux) trime déjà pour payer ses factures, sa nourriture et son logement, je trouve cela plus que limite ! Et faire l’annonce un dimanche… C’est un peu vouloir communiquer en catimini. La Nouvelle Zélande et l’Australie ont été les pays désignés pour commencer la semaine passée, notre tour arrivera donc bientôt.

Alors, y aura-t-il une vague de désinscriptions de ces réseaux qui nous pourrissent plus la vie qu’autre chose ? Y-aura-t-il un retour à la VRAIE vie pour des millions d’utilisateurs qui choisiront de les quitter, pour une vie plus saine et plus ancrée dans le présent?

Ou bien Mark Zuckerberg nous-a-t-il déjà tous rendus tellement accros à la dopamine qu’il procure avec ses réseaux que nous n’aurons d’autres choix que de payer pour être visible et se sentir reconnus ? Et qu’il continuera ainsi à jouer avec nos vices les plus difficiles à refouler en tant qu’être humain qui sont: l’orgueil, la paresse, l’envie, la luxure, la gourmandise, la colère et l’avarice.

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