Marion Maréchal estime qu’une réforme des retraites est nécessaire : elle est d’accord sur l’esprit mais pas sur les modalités que propose le gouvernement.
Par Marc Eynaud
Retraites : Reconquête pour une reforme mais contre la violence de l’exécutif
Ce jeudi 26 janvier, sur BFM, Marion Maréchal maintient et acte une divergence de vue entre Reconquête et le RN. « Nous sommes en désaccord avec la ligne officielle du Rassemblement national sur ce sujet. Cela ne veut pas dire qu’il y n’a pas de points de convergence sur d’autres domaines, mais là, en l’occurrence sur la retraite, il y a un désaccord. » Dans ce duel « fratricide », on peut désormais acter une nouvelle divergence de taille : celle des retraites. « Si vous avez vibré au grand meeting du Trocadéro […], adhérez à Reconquête […] Nous sommes le seul parti anti-socialiste de France », avait lancé le vice-président du parti Guillaume Peltier, lors du meeting anniversaire de la formation politique présidée par Éric Zemmour. Déjà à l’époque, en décembre dernier, le RN et Reconquête divergeaient en matière d’approche. Là où le parti de l’ancien journaliste tançait l’assistanat et la politique de la prime portée par Emmanuel Macron, le RN votait à l’Assemblée tout ce qui pouvait remettre un centime dans la poche des Français.
Avec la réforme des retraites portée par le gouvernement d’Élisabeth Borne et le durcissement de ton de l’exécutif dans les négociations, le RN a fait passer un message clair : ses députés s’opposeront à ce texte et assument de vouloir l’abroger. Ils assument aussi de supporter le coût d’un éventuel déficit de notre système de retraite estimé à 10 milliards par an, confie à BV le député Thomas Ménagé, en charge des retraites au sein du groupe RN. Lors du débat qui l’opposait au porte-parole du gouvernement Olivier Véran et à la patronne du groupe LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot, le président du RN Jordan Bardella a vivement critiqué le projet du gouvernement, qui compte repousser l’âge légal de départ de la retraite à 64 ans. Il a aussi dénoncé « le cynisme » de l’exécutif, affirmant que « de nombreux Français, en particulier les jeunes, seront pénalisés par la réforme ».
Abonnez-vous gratuitement pour recevoir directement chaque nouvel article par mail
« Une réforme nécessaire »
De son coté, la vice-présidente de Reconquête et hypothétique tête de liste aux élections européennes de 2024 a, pour sa part, estimé sur BFM TV qu’« une réforme était nécessaire ». L’ancienne députée du Vaucluse a poursuivi : « Il y a un déséquilibre dans le système actuel, mais à l’issue de la mise en place de cette réforme, il n’est absolument pas garanti qu’il y ait une augmentation générale du nombre d’actifs. » En d’autres termes, oui sur l’esprit mais non sur les modalités. Car Éric Zemmour avait dans sa campagne présidentielle avancé une réforme repoussant l’âge de la retraite à 64 ans. Sur cet âge, Élisabeth Borne a déclaré qu’elle ne voulait plus négocier.
Alors, la Macronie a-t-elle trouvé un allié ? Regrette-t-elle que la formation politique d’Éric Zemmour ne dispose d’aucun siège à l’Assemblée nationale pour voter cette réforme ? N’allons pas aussi loin. Marion Maréchal tempère son propos en déclarant « comprendre l’exaspération des Français ». Face au journaliste de BFM TV, elle déclare que les Français ont l’impression « d’être les premiers à être sollicités pour travailler mais, en parallèle, on ne voit pas d’effort particulier de l’État contre la fraude, le gaspillage bureaucratique et le dumping social ». En d’autres termes, elle déplore une demande d’efforts sans contrepartie de la part de l’exécutif.
Une retraite « pas votable en l’état »
« Je n’aurais pas voté la réforme en l’état car il manque beaucoup de prérequis. » Jointe par téléphone, la vice-présidente de Reconquête est claire et concise. « Entre autres, il manque une vraie politique de natalité qui a été détruite par François Hollande et une vraie politique d’emploi dans un contexte de dumping social qui nuit au patriotisme économique », martèle-t-elle.
Dans son viseur : les régimes spéciaux « qui nous coûtent 40 milliards par an » et les inégalités vécues par les mères de famille qui vivent des carrière hachées. En d’autres termes, si le principe de réforme est validé par l’entourage d’Éric Zemmour, la violence de l’exécutif et la vision à court terme ne passent pas.

Copyright obligatoire en cas de citation ou de transmission de cet article, vous pouvez le copier :
Boulevard Voltaire

Nous aimons la liberté de publier : à vous de partager !
Ce texte est une Tribune Libre qui n’engage que son auteur et en aucun cas Observatoire du MENSONGE
L’article à lire absolument :
“Quand la logique ne gouverne plus, l’incompétence règne”
Un site comme le notre ne peut pas survivre sans votre aide !
Vous pouvez nous aider de diverses façons :
- nous suivre gratuitement, lien disponible sur chaque article,
- partager nos articles au maximum,
- acheter des livres que nous publions, c’est ICI
La liberté va fondre comme neige au soleil, sinon tout va mieux…
Peu importe les idées que l’on peut avoir, la seule certitude : la passivité ne rapportera jamais rien.
Commencer par réagir ne serait-ce que sur Observatoire du MENSONGE en commentant, en disant ce que vous pensez, en apportant votre contribution, votre aide, des idées, des suggestions, des critiques, des articles mais ne soyez plus passifs !
Pour nous suivre, c’est gratuit, idem pour nos vidéos sur You tube
Reconquête se trompe lourdement : le rôle de l’opposition est de s’opposer pas de tergiverser, or c’est ce qu fait toujours ce parti et cela explique ses mauvais scores aux élections.
Je ne sais qu’une chose : la réforme des retraites proposée par Borne ne pourra jamais être appliquee.
D’autres événements plus stressants que ceux qui résultent des manifestations anti -réforme de nos retraites surviendront tout au long des prochaines années.
Elles renverront aux calanques grecques toutes les élucubrations injustes de cette machine à gaz dangereuse qui n’est aucunement réfléchie.