La France qui s’enfonce dans la crise ! Un article prémonitoire sur une grande école qui est en plein marasme avec la démission de son directeur ce mardi février 2021.
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Sciences Po : mort programmée
Par Hervé Azoulay
Un article de Médiapart a récemment pointé l’existence de masters délivrés en partenariat avec des organismes privés, et fait allusion à un système organisé par science Po Aix pour brader ses diplômes au secteur privé. Hélas, les véritables enjeux ne sont pas assez soulignés dans cette enquête, en particulier l’aspect politique et la gestion à contre sens de la direction des Instituts d’Etudes Politiques (IEP) !
En effet, pour faire face au désengagement de l’Etat (qui finançait 80% du budget de Science Po contre 40% aujourd’hui), la plupart des IEP ont choisi d’augmenter de façon considérable leurs frais d’inscription pour la majorité de leurs étudiants et de moduler les tarifs en fonction des revenus familiaux. Ce changement se traduit par une augmentation des frais pour la majorité des élèves selon Le Figaro Etudiant. On constate que les frais de scolarité sont de 10 000 euros pour PARIS, 3200 euros pour LILLE et 820 euros pour Aix qui pratique ce tarif fixe pour tous les élèves ! L’IEP d’Aix reste le moins cher de France car il a choisi le partenariat. Alors pourquoi lancer une charge médiatique contre Science Po Aix ?
La première réponse est politique : Christine Lagarde, Directeur du FMI, est également Présidente du conseil d’administration de Science Po Aix. Qui souhaite sa déstabilisation ? Science Po Lille ? On peut le supposer car son directeur semble être un grand ami de Martine Aubry, il n’a pas hésité à passer outre son droit de réserve pour la soutenir publiquement aux dernières élections ! Quand on connaît le monde politique on peut se poser de nombreuses questions. D’autant plus que Christine Lagarde pourrait devenir une redoutable concurrente aux élections présidentielles de 2017 si des primaires étaient tenues au PS et si des problèmes survenaient à l’UMP !
La deuxième réponse est économique : la direction de certaines IEP ne veulent pas céder à une logique marchande et luttent contre l’instauration de partenariats, c’est-à-dire qu’elles vont à contre sens de la mondialisation ! Ces directions devraient élargir leur champ de vision, et ne pas oublier que l’objet que l’on voit le plus mal est la paire de lunette que l’on porte sur son nez ! Alors pourquoi s’étonner si ces directions se révèlent peu aptes à prendre le virage nécessaire au changement ? Tout simplement, ces hommes ont été élevés dans le culte de la pyramide avec tout ce qui la corsète : la centralisation, la hiérarchie, la monoculture, le diplôme, l’absence de confiance.
Le directeur de l’IEP d’Aix est critiqué pour avoir externalisé une spécialité de master à l’étranger via des partenariats avec des écoles privées. Peux-t-on parler d’une banalisation du diplôme ? C’est facile de condamner, c’est plus difficile de comprendre les déterminants du système ! Développer des formations internationales permet à la fois de renflouer les caisses des IEP et de contribuer au rayonnement de la France, qui est à la traîne dans tous les classements universitaires internationaux.
Alors pourquoi parler de sous-business school et de diplômes au rabais, pourquoi mépriser les partenaires dont certains ont pignon sur rue ! Nous entendons souvent dire que les diplômes nationaux délivrés assurent l’égalité, mais ce n’est en fait qu’un leurre. Nous avons le culte du diplôme national, qui permet selon la pensée élitiste française de faire croire que le diplôme d’origine est plus important que tous les efforts déployés pour réussir. On comprend pourquoi les directions encouragent la sélectivité interne. La loi des petits nombres fait leur force et maintient l’idée d’une hiérarchie sélective !
Le grand danger est que les systèmes pyramidaux prétendent se moderniser de l’intérieur en veillant à ce qu’aucune pression venant de l’extérieur ne puisse modifier et perturber cette pensée cartésienne introvertie. L’esprit cartésien est dépassé, il empêche de comprendre les déterminants systémiques et donc de raisonner dans le complexe. Le complexe ne se réduit pas, il se conduit. Le partenariat basé sur la confiance est la clef de voûte du réseau pour construire de nouveaux marchés de l’enseignement.
Sciences Po forme aujourd’hui en grande majorité les cadres qui se dirigent vers le secteur privé, les autres vers l’ENA et le secteur public. Voilà une école très appréciée du privé et qui sans changement de stratégie deviendra une école sans fils d’ouvriers, d’instituteurs ou d’enfants issus des banlieues défavorisées, mais qui, avec les concours d’entrée et maintenant le coût des études pour y accéder, favorisera ceux qui payent le plus cher pour tenir son budget, c’est à dire les plus riches. On peut se poser la question de savoir comment la direction de ces écoles va gérer le dilemme. On peut s’en inquiéter ! La Cour des Comptes s’est penchée sur les “Sciences Po ” entre 2005 et 2010 et a publié 207 pages intitulées : ” Une forte ambition, une gestion défaillante ». N’y a t‘il pas un paradoxe entre ces écoles qui sont supposées apprendre la gestion à des étudiants mais qui ne sont même pas capables d’équilibrer leurs propres comptes autrement qu’en faisant payer des frais de scolarité exorbitants aux étudiants ?
Hervé Azoulay
Hervé AZOULAY a été dirigeant dans de grands groupes internationaux, co-fondateur de plusieurs entreprises innovantes, Business Angel, fondateur d’un des premiers réseaux de Business Angels en France, Président d’un fonds d’investissement, intervenant dans de grandes écoles et à l’université en France et à l’étranger, auteur de nombreux ouvrages et de tribunes dans la Presse.
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Bravo pour cette vision prémonitoire !
J’espère que l’ENA suivra
On a marre de l’Ena et Sciences Po.
Une très grande partie des journalistes font maintenant Sciences Po. On constate les dégâts des médias.
Vous avez raison de critiquer…..
Vous avez fait de bonnes prévisions Mr Azoulay ! Je partage votre article c’est vrai toujours d’actualité.
[…] : Air France, le fiasco des corporatistes – AREVA le fiasco du corps des Mines – Sciences Po mort programmée Shiwei WU est Docteur en Sciences économique et Sciences de gestion, Rédacteur de la « […]
[…] Article conseillé d’Hervé Azoulay : Sciences Po : mort programmée […]
[…] Article conseillé d’Hervé Azoulay : Sciences Po : mort programmée […]
[…] Sciences Po : mort programmée tout est dans le titre […]
Veillez aussi à bien différencier “Sciences Po Paris” + ses différents campus ( Reims, l e havre, menton, poitiers, dijon, nancy) des IEP (Rennes, aix, grenoble etc..). Surtout quand vous redirigez vers le site de Scicences Po Paris pour parler de sIEP
Monsieur Azoulay,
Je ne sais d’où résulte cette haine à l’égard du système Sciences Po, mais je me dois de rectifier un certain nombre de biais à travers votre article. Ceux-ci étant nombreux, je ne pourrai donc malheureusement pas être exhaustif.
Cependant, étant moi-même étudiant à Sciences-Po, je ne peux m’empêcher de m’offusquer lorsque vous évoquez des droits d’inscription “exorbitants”. Sachez Monsieur qu’il existe un tarif boursier lors de l’inscription au concours d’entrée, inférieur à 200euros. Il me paraît tout autant injustifié de pointer du doigt ce que vous vous feriez une joie d’appeler un entrisme social, dans la mesure où, dans le cas de Rennes, 45% des étudiants sont boursiers. Or comme vous le savez très certainement, les frais d’inscription y sont modulés en fonction des revenus des parents. La majorité de mes camarades sont donc, je vous l’assure, très heureux de ne payer que 20 euros par an pour étudier dans un IEP.
En outre, évoquer une institution sclérosée me paraît révélateur de votre ignorance du fonctionnement interne de ces grandes écoles. Parlons nous des premières écoles en France à rendre obligatoire une année d’étude complète à l’étranger? Parlons nous des écoles de la pluridisciplinarité qui mettent en place des formations à la cybersécurité, au développement durable, au management du risque et de crise, à l’urbanisme, aux enjeux des pays en développement?
Sciences Po Aix a délivré des diplômes de sous-qualité, oui, c’est un fait. Et cela ne tient pas d’une quelconque querelle politique. Un établissement d’excellence se doit de maintenir un niveau d’excellence. D’autres voies existent, l’ENA et HEC ont fait leurs preuves comme possibles poursuites d’études, nul besoin de partenariats privés.
Notre système français d’études d’excellence à moindre coût (en moyenne internationale) a fait ses preuves. Plus personne ne tient compte des classements internationaux ne tenant compte que de la recherche, du nombre de publications scientifiques et de la taille des universités que vous mentionnez. Dans le cas inverse, mettez un nom sur le VIIème arrondissement à Paris et vous obtiendrez le 3ème centre études/recherches mondial.
Bien à vous.
Désolé de contredire ce commentaire totalement faux ! Je suis Prof à Sciences Po et tout le monde peut vérifier que ce soi disant élève raconte n’importe quoi sur Le Figaro étudiant et mieux sur le site Sciences po aussi. Qu’en est-il des boursiers à Sciences Po ? Ils sont ¼ des élèves et vous pourrez le constater sur le site de l’école dont voici le lien : http://www.sciencespo.fr/node/4827. Sur le site officiel de l’école, http://www.sciencespo.fr/node/142, est expliqué comment fonctionne le système boursier et n’a rien à voir avec ce commentaire du supposé étudiant… Au contraire ! L’ultime preuve que ce commentaire ne connait pas notre école est également sur le site officiel de l’école et dit :Les élèves inscrits effectivement à Sciences Po en 2008-2009 ou antérieurement sont rattachés au barème de droits dégressifs de 8 paliers de 540 à 6400 euros pour l’année 2014-2015 quel que soit le niveau d’étude (Collège Universitaire ou Master). Donc évitez Monsieur Le Bars de salir Science Po avec des mensonges…
Pour un “professeur” de Sciences Po, vous semblez bien mal maîtriser la grammaire, la ponctuation et l’orthographe… ainsi que la lecture d’informations.
Je faisais mention de l’IEP de Rennes dans mon commentaire concernant les boursiers, et non pas de Sciences Po Paris que je ne fréquente pas. Les informations que je donne ne sont pas fausses, et ne salissent pas Sciences Po. Pas comme cet article démagogue.
Quelle est cette haine ? pourquoi ne pas accepter la réalité que tout le monde connait sur cette grande école. ? C’est vraiment curieux… Une habitude dans ce pays plombé par la langue de bois…
monsieur,
évitez à l’avenir de calomnier sur des sujets que vous ne maîtrisez pas. Vous avez évoqué l’IEP de Lille à plusieurs reprises dans votre tribune, et tout est faux. Pour une tribune publiée sur l’observatoire du mensonge, c’est plutôt ironique !
Dire que monsieur Azoulay auteur de l’article ne maîtrise pas son sujet est la preuve que vous, vous ne maîtrisez rien et même ne savez pas bien lire… Lisez donc la biographie de l’auteur avant de commettre une critique totalement infondée..
Cher Monsieur,
Ancien directeur de la communication de la ville d’Aix-en-Provence, père de deux enfants ayant fait ou faisant sciences po (dont notre dernier fils en seconde année à l’Iep d’Aix), très proche de l’environnement pourri de cet établissement (j’éviterai ici d’entrer dans la dénonciation précise des causes et des responsabilités), je tiens à vous dire que votre papier est assez typique du paradigme socialiste de l’analyse des causes et des maux de notre société… Dommage.
Décidément !
Avec mes sentiments les meilleurs,
François Coste