Par Carnets d’une plume
Je viens de passer sept jours sans téléphone, ou presque.
Mon téléphone était allumé pendant la journée, éteint pendant la nuit mais dépourvu de toutes applications actives, qui pour moi sont : Whatsapp, Linkedin, Instagram et Facebook.
Au début j’ai voulu éteindre complètement mon téléphone, mais je ne pouvais décemment pas vivre sans musique au quotidien ni ne pas passer d’appels en cas de besoin ou encore prendre de photos de mes proches… Et c’est bien à ce moment-là que j’ai vraiment réalisé que nos vies entières étaient désormais contenues dans ce petit appareil que nous aurons bientôt greffé à nos mains.
C’est déjà le cas pour certains sur leurs poignets avec leurs montres connectées…
Pourquoi cette décision ?
Par curiosité d’abord et surtout pour voir mon niveau d’addiction à mon téléphone. Une bonne semaine de vacances en Finlande me paraissait idéale pour faire le test car je n’avais rien à organiser, planifier ni personne à voir à part les personnes que je vois ici à chaque fois que je viens. Mon téléphone étant allumé, on pouvait m’appeler et me texter en cas de besoin ou d’urgence.
Quels sont les résultats ?
Bons, je présume, car je n’ai pas craqué, et je me suis rendue compte à quelles fins j’utilisais principalement mon portable : la communication ; et toutes les raisons futiles pour lesquelles je l’utilisais aussi : l’attente et l’ennui principalement. Le téléphone est un outil permettant la communication, mais qui est devenu également ces dernières années un appareil photo, un lecteur de musique, un centre commercial en ligne, un moyen de paiement, un GPS, et surtout un spectacle permanent de la vie des autres, mille et une raisons de le dégainer à la moindre occasion.

Je dois avouer que les deux premiers jours, ne plus avoir accès à Instagram ou à Linkedin m’a fait un peu bizarre. Puis en émettant le « Pourquoi ?» je me suis dit : « Qu’es-tu vraiment en train de manquer ? » Rien. A quoi me sert de savoir que machin est en vacances ou qu’un autre a eu une promotion, là, maintenant ? Et sincèrement, qu’est ce que cela nous change dans notre quotidien de lire, regarder ce genre d’informations à travers nos écrans ? Bien sûr, certaines informations peuvent nous inspirer, nous aider etc. Mais en réalité ? Nous sentons-nous vraiment heureux pour les autres ? N’y aurait-il pas plus de jalousie, de compétition, de mal-être que si nous n’avions pas accès à ces informations ? Ce téléphone est-il devenu un outil nous permettant de nous sentir vraiment connecté les uns aux autres, ou bien au contraire, fait-il nous ressentir encore plus seuls qu’auparavant ? La question fait débat.
Puis petite anecdote qui me revient, il y a bien maintenant cinq ans, sur l’écran de veille d’un de mes anciens téléphones, il y était écrit « Life Companion », soit littéralement traduit Compagnon de vie. J’en avais été horrifiée. Depuis, le matin quand je me lève, j’ai mis en place une routine : mon téléphone « dort » dans une autre pièce que moi et je ne l’allume pas tant que je n’ai pas mon petit déjeuner devant moi, ou souvent les dimanches, tant que je n’ai pas écrit ce que je voulais écrire (article, nouvelle etc). La créativité s’invite alors dans mon esprit et la journée commence d’une manière plus sereine que si j’avais les yeux rivés sur l’écran de mon téléphone dès mon réveil en quête de nouvelles sur les réseaux sociaux. Et vous ? Quelle est la première chose que vous faites quand vous vous réveillez le matin ? Un bisou-câlin au partenaire ou vous prenez en main votre téléphone posé sur votre table de nuit pour savoir qui « à penser à vous » pendant vos quelques heures de sommeil ?

Durant cette semaine de déconnexion j’ai eu loisir d’observer les gens autour de moi (plus que d’accoutumée) un peu partout : au restaurant, dans la rue, dans les transports etc. 99% d’entre eux, de tous les âges (certains très/trop jeunes) et accompagnés ou non, avaient leurs téléphones à la main… Dès qu’il fallait attendre quelque part, quelques secondes, quelques minutes, les gens prenaient leurs téléphones pour le consulter… Les gens ne se regardent plus : un parent avec son enfant en bas âge ou même son bébé, des amis dans un café, les couples au restaurant, tous ou presque ont le nez rivé sur leurs téléphones avec souvent des écouteurs dans les oreilles, comme coupés du monde. J’ai trouvé cela à la fois angoissant et terriblement triste.
Nous vivons désormais dans un monde où le vide, l’attente, l’ennui ne doivent plus exister. Et pourtant ! C’est bien ces moments-là qui permettent de mettre nos cerveaux sur pause, de respirer et de ne pas « surchauffer ».
Verdict ?
Il me semble que cet outil nous sépare plus qu’il nous unit et anéantit à petit feu nos capacités cognitives et émotionnelles à la manière d’une drogue. Les générations qui naissent avec des téléphones dans les mains sont dans un sacré pétrin.

Être déconnectée pendant une semaine m’a permis de me retrouver avec moi-même: mes pensées, mes envies, mes activités ; et avec les autres : conversations sans interruptions, balades, cuisine etc. J’ai l’impression d’avoir mis mon cerveau véritablement en pause, comme un Reset/Reboot que l’on effectuerait sur une machine et d’avoir repris le contrôle sur mon TEMPS.
Faire les choses du quotidien en pleine conscience permet de nous concentrer et de ne pas nous éparpiller. On apprécie plus la nourriture que l’on mange, le livre que l’on lit ou encore la nature qui nous entoure. J’ai aussi l’impression d’avoir eu un meilleur sommeil : moins de difficultés à m’endormir, sommeil profond et sans réveil et presque 10h de sommeil chaque nuit.
Mais… arrivée chez moi hier, j’ai retéléchargé mes applications et des dizaines de messages et de notifications m’attendaient, et surtout l’impression de me remettre dans un rythme de vie qui n’est pas « naturel » dont je m’étais débarrassé pendant cette semaine de vacances…
Et vous combien de temps pouvez-vous vous passer de votre téléphone ? Pourriez-vous vous déconnecter complètement et combien de temps ?

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Les gens passent leur temps, qui avec une tablette, qui avec un smartphone et le tout devant leur poste de télé. Donc, il ne faut pas leur demander ni de penser ni de réfléchir. La gauche a bien compris le parti qu’elle pouvait en tirer et la droite est en attente de neurones.
C’est tellement vrai cet article sur l’addiction au téléphone, on sent bien le vécu.
Il m’arrive trois fois dans l’année de me passer de mon mobile, mais point de
l’ Observatoire du Mensonge … ni de mes Amis (es), c’est cela qui m’oblige à devoir rester “branché” , mais vous avez raison , chère Madame…, ,nous sommes devenus “accrocs” à trop de futilités , drogués, nous “surchauffons” .
Or , Nous nous devons de bien voyager avec Aristote , Epicure, etc …pour connaître , ressentir une émotion agréable nommée ” Plaisir”, en Amour, Amitié, Contemplation, Connaissance, c’est être Compatissant, pour le Plaisir de nos Âmes.
Donner un Sens à nos VIES , telle est la Clé du Bonheur ….pour toute notre Humanité.