Le changement imposé des règles de base de notre société se transformera en sa disparition très bientôt.

Par Maxime Tandonnet




Cet étrange retour de l’idéologie totalitaire en Europe

Le mot mademoiselle est depuis plusieurs années banni du langage administratif. Aujourd’hui, ceux de Madame et Monsieur sont en train de subir le même sort. L’administration fiscale les considère comme trop « genrés », exprimant la différence des sexes, masculin et féminin. Ils vont donc disparaître.

« La Direction générale des finances publiques (DGFIP) recommande en effet de ne plus mentionner les civilités dans les messages adressés aux contribuables compte tenu de la double motivation des usagers concernés (changement de genre ou refus de toute référence à un genre». 
Les règles fondamentales de la politesse changent par conséquent. Il ne faut plus dire « bonjour Monsieur ou bonjour Madame » mais un simple « bonjour » enseigne-t-on aux enfants. Bien sûr, tout cela relève de l’anecdote, mais une anecdote révélatrice d’un changement des mentalités qui est à l’œuvre dans le monde occidental.


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L’exemple vient de haut, une circulaire du Parlement européen en date de 2018 jetait déjà une suspicion sur ces termes de Monsieur et Madame:

Par exemple, des expressions qui pourront être appropriées dans un discours («Mesdames et Messieurs») ou pour s’adresser directement à une personne («Cher Monsieur, chère
Madame» au début d’une lettre) ne seront pas forcément adaptées aux contraintes formelles
de la législation, qui doit être claire, simple, précise et cohérente et ne se prête pas à certaines
solutions rédactionnelles en matière de neutralité susceptibles de donner lieu à des
ambiguïtés quant aux obligations contenues dans le texte (comme l’alternance des formes
masculines et féminines du pronom ou l’usage exclusif du féminin dans certains textes et du
masculin dans d’autres).

Cette évolution est de nature totalitaire, au sens même du totalitarisme tel que le définissait Claude Lefort. Elle procède de la volonté de créer un nouvel homme ou plutôt un nouvel être humain, dans une logique de la table rase, apuré du fondement même de l’identité: la distinction homme femme. La nouvelle idéologie totalitaire se réclame du principe de neutralité: toute forme de différence entre les individu doit progressivement s’effacer, la première, la plus évidente étant l’identité ou la différence sexuelle.

Claude Lefort: « Le totalitarisme est ce régime où tout se présente comme politique : le juridique, l’économique, le scientifique, le pédagogique. Nous observons que le parti pénètre dans chaque domaine et diffuse ses consignes […] Le totalitarisme apparaît comme ce régime où toutes choses deviennent publique […] Ce qui interdit de le confondre avec une vulgaire tyrannie, c’est qu’on ne saurait le traiter comme un type de gouvernement arbitraire dans la mesure où il se réfère à une loi, à l’idée même d’une loi absolue qui ne doit rien à l’interprétation des hommes, ici et maintenant : la loi de l’Histoire dans le totalitarisme de type communiste ; la loi de la Vie dans le totalitarisme de type nazi. Dans ce régime, il semble encore que l’action soit la valeur dominante, puisque le peuple doit être mobilisé et toujours en mouvement autour de tâches d’intérêt général. C’est aussi un régime qui se présente comme révolutionnaire, un régime qui fait table rase du passé et qui s’adonne à la création de l’homme nouveau ». (Essais politiques)

La grande question est celle du pourquoi: pourquoi le monde occidental, à un moment de son histoire, alors que les totalitarisme sanguinaires de l’histoire, le fascisme, le nazisme et le communisme soviétique ont été vaincus en Europe, s’enfonce lui-même dans une nouvelle forme de l’idéologie totalitaire. Elle correspond à l’image d’un monde uniforme, sans frontières, sans différences.  L’idée d’effacer la culture, l’histoire, pour engendrer un homme neuf, apuré de ses références morales, traditionnelles, intellectuelles, et le rendre parfaitement hors sol et malléable à merci, soumis au pouvoir, est au centre de tout projet révolutionnaire de droite ou de gauche. Les idéologies totalitaires ne sont pas mortes, elles se métamorphosent et rejaillissent sous d’autres formes.

Maxime Tandonnet

max t

Ancien conseiller à la Présidence de la République sous Sarkozy, auteur de plusieurs essais, passionné d’histoire…
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2 thoughts on “Cet étrange retour de l’idéologie totalitaire en Europe”
  1. En fait chez les wokistes, nouvelle variante de la gauche marxiste et léniniste, la liberté est à sens unique : il faut penser comme eux sinon on est facho !
    Résultat : la dictature est bien présente en France avec pour chef d’orchestre Macron.

  2. Merci Maxime Tandonnet, pour avoir rédigé un article tellement explicite et plein de réalités . Il est très regrettable que nos représentants politiques ne veuillent jamais écouter , ni respecter ,leurs concitoyens, ils existent .
    Je connais beaucoup de “Mademoiselle” cela leur convenait très bien.
    Comme nombreux sont les Messieurs ou Mesdames qui aiment leur genre , il est vrai que : ” Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, n’est-ce-pas ? ” Ainsi, depuis 1965, ainsi que toutes les années suivantes, lorsque mon très long rapport, étayé de documents issus d’informations recueillies, parfois, au plus haut niveau des Etats dans le monde. Ainsi, mon rapport écrit en l’An 1991 annonçait déjà toutes nos turpitudes présentes et à venir , tous les événements étaient annoncés jusqu’en 2025 . Cela n’était pourtant pas difficile à imaginer, mais vos connaissez parfaitement la Nature dite “humaine” et toujours si bien parfaitement notre Grande Histoire, rien de nouveau à l’Ouest.
    En effet, ni les communistes, ni les fascistes, ni les royalistes, ni les impérialistes, ni les anarchistes, ni les totalitarismes, en tout genre, ne sont morts.
    Des civilisations meurent, mais depuis la nuit des temps, malgré des milliards d’êtres, en tout genre, disparaissent sur notre planète, rien ne change vraiment , ce n’est point un régime révolutionnaire , et totalitaire de surcroît, que l’on créera un ” homme nouveau” . Ce n’est point en niant les réalités que le monde deviendra meilleur, ni en imposant un régime totalitaire ou libéral que la paix régnera.
    Dans son ouvrage “Le Temps présent” , effectivement, le philosophe Claude Lefort s’engageait à écrire : ” En démocratie , le lieu du pouvoir est vide .”
    J’ajouterai : ” En totalitarisme et terreur , le degré de contrôle du pouvoir sur les peuples confère la totalité des sphères sociales, pour y parvenir, afin de souder la communauté nationale, il a besoin d’ennemi, fournissant ainsi une explication commode aux malheurs d’une population endoctrinée , laquelle l’ ” idolâtre “, comme un sauveur- leader, lorsqu’il désigne : ” L’ENNEMI ” , source de tous leurs malheurs.

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