(Satire à vue)
C’est le début d’une affaire qui va défrayer la chronique…
Par Jany Leroy
La banderole anti-Macron du retraité faisait désordre
Saint-Agnan-de-Cernières, tout semble calme. Trop calme. Passant devant la maison d’un retraité de 77 ans, les gendarmes constatent qu’un foyer de rébellion met en péril la quiétude de ce petit village de l’Eure. Sur le grillage bordant son jardin, le propriétaire a apposé une banderole : « Macron, on t’emmerde. » La musique de « Faites entrer l’accusé » retentit dans les rues de la commune. C’est le début d’une affaire qui va défrayer la chronique de L’Éveil normand et d’une célèbre chaîne d’info.
Tout commence avec un électeur qui a voté Macron à de multiples reprises. L’homme confie au micro de BFM les tenants et aboutissants qui l’ont amené à commettre l’irréparable : « On a voté pour lui au départ parce qu’on s’est dit faut lui laisser sa chance, mais on savait pas qu’il allait nous emmerder comme ça. » Au terme de nombreuses années de pouvoir macronien, l’habitant sans histoire a fini par craquer. Dans les locaux de la gendarmerie, il est convoqué pour une audition sans concession. L’accusé plaide la légitime défense. Il emmerde à son tour celui qui avait envie d’emmerder les non-vaccinés. En raison de son grand âge, le renégat échappe à la garde à vue. Sa peine lui est signifiée. Un stage de citoyenneté le remettra sur le droit chemin. « Je ne dois pas être malpoli avec mon bon Président » à copier 150 fois. La sanction est rude mais juste. Alors que le délit d’offense au chef de l’État a été supprimé il y a dix ans, le contrevenant tombe sous le coup de l’outrage à une personne dépositaire de l’ordre public (passible d’un an d’emprisonnement et 15.000 euros d’amende). Les manifestations qui ont enflammé certains quartiers des grandes villes témoignent de cet ordre public tenu d’une poigne de fer par la personnalité outragée.
À toute fins utiles, L’Éveil normand signale que la banderole – pièce à conviction ! – a été saisie et détruite intégralement. Les traces ADN qui auraient pu confondre l’épouse du malfaiteur se sont ainsi envolées à tout jamais. La préfecture a fait savoir que les gendarmes ne seraient pas sanctionnés pour cette bévue…
Devant la caméra de BFM, le retraité qualifie sa sanction de « bonne rigolade » mais, déjà, une autre affaire préoccupe le fin limier de la chaîne d’info. Une habitante de Saint-Omer sera jugée, le 20 juin prochain, pour avoir écrit sur son compte Facebook : « L’ordure va parler à 13 heures. » La police est sur le pied de guerre. De toutes parts, un vent de révolte agite les Français habituellement silencieux. Seul un confinement strict pourrait venir tempérer cette vague d’impertinence. Un vaccin ? Un numéro de « Faites sortir l’accusé » ? Les autorités planchent sur la question.
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