Peut-être un jour distinguera-t-on la racine du mal et, par là, le remède.
Par Jean de Lacoste
Attaques au couteau à Nottingham. Le fléau s’enracine
Nottingham, mardi matin, 4 h 04, heure locale. La police reçoit un appel. Une attaque au couteau vient d’avoir lieu, sur Ilkeston Road. Cinq minutes plus tard, les secours sont sur place, pour trouver deux jeunes gens, qu’ils ne parviendront pas à réanimer.
5 h 25. La police reçoit un deuxième appel. Dans le centre-ville, une camionnette roule à tombeau ouvert. Trois personnes ont été renversées. 5 h 40, le camion utilitaire blanc signalé est stoppé, son conducteur neutralisé au Taser™. Pendant ce temps, un troisième appel conduit à la découverte, sur Magdala Road, d’un homme poignardé, mort de ses blessures.
Tout de suite, l’enquête débute. Appel à témoin, analyse des vidéos de surveillance, rues bloquées, la ville vit depuis cette matinée tragique au rythme des investigations. La police a très vite rassuré la population. Ces trois attaques, perpétrées en des points distincts et éloignés, sont l’œuvre d’un seul et même criminel. Nous apprendrons, en début d’après-midi, que le suspect, un homme de 31 ans, a été placé en garde à vue (police custody).
Les deux jeunes gens, Barnaby Philip John Webber et Grace O’Malley-Kumar, tous deux âgés de 19 ans, étaient étudiants à l’Université de Nottingham. La troisième victime du couteau de l’assaillant est un homme de 65 ans, Ian Robert Coates, gardien d’école, à quelques mois de sa retraite. C’est à lui que le camion avait été volé.
Ce jeudi, à 13 h, heure locale, un communiqué de la police de Nottingham annonce qu’il a été obtenu hier auprès de la Justice que l’interrogatoire du suspect soit prolongé de 36 heures, ce dernier n’ayant toujours pas répondu aux questions des enquêteurs depuis son arrestation. La presse britannique nous apporte néanmoins quelques détails à son sujet. Arrivé adolescent au Royaume-Uni depuis l’Afrique de l’Ouest vers 2010, il y a vécu depuis en toute légalité, bien que n’ayant pas demandé la citoyenneté britannique.
Ses motivations nous sont à ce jour encore inconnues. Les autorités se montrent prudentes à ce sujet, et peut-être même un peu maladroites. En témoignent les mises en garde de Suella Braverman, ministre de l’Intérieur, citée par L’Orient-Le Jour.
Si elle exhorte à ne pas « spéculer à haute voix », car cela « n’est jamais utile et risque d’être contre-productif », elle précise néanmoins que « la police de Nottinghamshire est assistée dans ses enquêtes par la police antiterroriste ». Et de tempérer aussitôt cette porte ouverte à la récupération en précisant que cela ne signifie nullement que l’affaire « est actuellement traitée comme une attaque terroriste ». Il pourrait s’agir d’un cas de psychiatrie. Le Daily Mail rapporte, justement, que des troubles mentaux avaient déjà été constatés chez le suspect auparavant.
Si rien, pour l’instant, n’explique l’attentat, le fait ne surprend guère car le Royaume-Uni est le théâtre, depuis plusieurs années, d’une épidémie dont l’action du suspect de Nottingham peut être un symptôme. Cette épidémie, c’est la violence au couteau, qui sévit partout, surtout à Londres, dans des proportions déconcertantes. En effet, Le Figaro commentait, en 2019, les récents records d’attaques à l’arme blanche dans le pays, tandis que Le Monde titrait, dans la même période : « Les agressions au couteau, triste quotidien des Londoniens. »
Avons-nous, aujourd’hui, affaire à un énième fait divers ? Il faut, certes, se garder des spéculations hâtives, mais si un fait isolé dans sa motivation peut être relié à autre chose qui le dépasse, de par ses caractéristiques essentielles, ne pouvons-nous pas parler de fait de société ? La presse française, quand il s’agit de la criminalité anglaise, n’a pas de réticences à parler de « banalisation ». Les autorité britanniques font preuve d’un réalisme non moins froid dans le constat. Début 2019, le ministre des Finances britannique Philip Hammond avait alloué une enveloppe de plus de 160 millions d’euros à la police pour lutter contre la menace. Mais le fléau a-t-il cessé pour autant ? Un an plus tard, le 16 septembre 2022, deux policiers sont poignardés en plein centre de Londres. Aujourd’hui, à Nottingham, l’horreur se répète. Pourquoi ?
Peut-être un jour distinguera-t-on la racine du mal et, par là, le remède.

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