Macron a préféré garder Élisabeth Borne à Matignon parce que « C’est le choix de la confiance, de la continuité, et de l’efficacité » (Sans rire ?)
Par Frédéric Sirgant
Darmanin, ce « bourrin » qui aurait pu et pourrait être Premier ministre ?
Ce remaniement, qui laisse la très grande majorité des Français indifférents, charrie son lot de petites anecdotes plus ou moins insignifiantes : Gabriel Attal, son âge et l’École alsacienne ; le sortant Olivier Klein qui pleure lors de la passation des pouvoirs ; ce nouveau ministre condamné aux prudhommes ; le nouveau ministre de la Ville qui est une amie de Brigitte Macron, mais aussi de Renaud Muselier et du professeur Raoult ; Aurore Bergé et Bérangère Couillard, soupçonnées par SOS Homophobie de ne pas être favorables aux droits des LGBTI+. Liste non exhaustive.
Vous me direz : tout ce tintamarre ne concerne que les seconds rôles. Du côté des piliers du régime, c’est la stabilité absolue : Défense, Affaires étrangères, Économie, Justice, Intérieur ont conservé les mêmes titulaires. Donc, le seul enseignement vraiment politique du gouvernement demeure bien l’éviction de Pap Ndiaye, jugé à la fois inopérant et idéologue. Une petite concession au bon sens et à une opinion publique de droite. De là à voir la main de l’extrême droite, il n’y a que Najat Vallaud-Belkacem et Philippe Meirieu pour y croire.
Mais ces grands de la Macronie ont aussi leurs états d’âme, notamment ceux qui estiment que leur pedigree de droite ex-LR aurait dû leur ouvrir les portes de Matignon. Aucune confidence de Bruno Le Maire, pour l’instant. Mais celles de Gérald Darmanin ont fuité dans Le Parisien. Après les émeutes et la demande d’ordre, il s’y voyait. L’homme serait meurtri. Un proche cité par le journal est catégorique : « Gérald Darmanin n’a rien dit pendant toute la semaine qui vient de s’écouler. Et quand il ne s’exprime pas, c’est mauvais signe. Il hiberne. Il se sent trahi, il est dégoûté, il ne va pas se laisser humilier longtemps. »
À ce sujet — Devinez qui pleure Pap Ndiaye : Najat Vallaud-Belkacem et Philippe
Meirieu !L’article nous apprend que Darmanin a un fan club et qu’il penserait à l’organiser, pour ses représailles, en mouvement politique à la « fibre populaire, politique et non technocrate ». Du classique. Darmanin se voit en recours, quand Élisabeth Borne sera allée au bout de son chemin de 49.3. Un autre de ses proches lâche un scoop qui nous avait peut-être échappé : « Darmanin a fait un super travail pendant les émeutes. »
Alors, avec un tel bilan – le pire de l’Union européenne, selon Eurostat -, pourquoi Darmanin n’a-t-il pas été promu ? Pour deux raisons, qui n’ont d’ailleurs rien à voir avec la stature, les convictions et le bilan du ministre (ça, c’était dans une autre époque). D’abord, promouvoir ce ministre de la droite macroniste mettait en péril le fragile équilibre de cette majorité étriquée que Macron a « peur de fragmenter » : « Des poids lourds — François Bayrou, Richard Ferrand, le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler — ont fini, selon un ministre cité par Le Parisien, par convaincre Macron de ne pas le nommer. Quant à Édouard Philippe, il n’avait aucune envie de voir Darmanin devenir un présidentiable. » Voilà donc la liste noire des tombeurs de notre pauvre Edmond Dantès relégué dans son château d’If de Beauvau. Mais l’humiliation infligée par ces grands de la Macronie ne s’arrête pas là : pour le même ministre anonyme, « il s’y est pris de façon bourrine. Il collait le Président comme une ombre, dans la tribune, le 14 juillet. » Darmanin bourrin ? On imagine volontiers les refrains à la Cour… On pensait quitter le niveau des ragots, avec Darmanin, et nous y voilà retombés. La Macronie est une source inépuisable.
Et sinon, le réel ? Eh bien, c’est justement à Marseille qu’il se réveille : en ce samedi 22 juillet, nous assistons à une nouvelle révolte des policiers, ulcérés de voir deux des leurs sous les verrous pour avoir fait usage de la force dans le cadre de leur service. Qu’en pensent les petits marquis de la Macronie remaniée et le ministre Darmanin qu’ils ont humilié ?

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Boulevard Voltaire

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