Quant à associer « l’ensemble de l’enseignement catholique » à une « démarche de mixité sociale »… on se croirait en 1792 ou en 1917.
Par Arnaud Florac
Enseignement privé sous contrat : A. Oudéa-Castéra exigera de la mixité sociale
On peut dire que c’est plutôt pas mal. Le ministre des Sports, de l’Éducation nationale, des Jeux olympiques et paralympiques et tout le toutime, Amélie Oudéa-Castéra, a peut-être passé quelques semaines dans la tourmente, mais elle a assimilé un important paramètre de la survie dans les eaux troubles de la Macronie : l’aplomb. Interrogée, le 24 janvier, par un sénateur, lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement, cette dame dont les enfants (et personne ne peut l’en blâmer) fréquentent l’école privée a consciencieusement scié la branche sur laquelle elle avait choisi d’établir le nid de sa progéniture.
Ses propos méritent d’être cités in extenso, mais nous ne le ferons pas ici, laissant au lecteur le soin de s’amuser en découvrant la vidéo de la réponse « lunaire » (le nouvel adjectif à la mode pour dire « stupide ») du ministre. On retiendra deux perles, tout de même. La première : « Toute filière d’excellence est désormais soumise au respect de la mixité sociale. »Amélie Oudéa-Castéra est même plus spécifique que cela, car elle cite les classes européennes ou internationales. La seconde : « L’ensemble de l’enseignement catholique sera associé à une démarche de mixité sociale. » Excellent. Voyons ce que ces propos recouvrent.
Forcer artificiellement à la mixité sociale les classes européennes ou internationales, cela revient à faire mécaniquement baisser le niveau de ces dernières, qui, historiquement, ont toujours (comme les classes d’allemand première langue ou d’hellénistes, par exemple) accueilli les meilleurs élèves. Nous dégringolons au classement PISA (français et maths) dans des proportions spéléologiques, mais nous avons toujours été nuls en anglais. Raison de plus pour achever les rares foyers d’excellence où l’on maîtrisait encore un peu les langues étrangères : dans ce lit de Procuste intellectuel, rien ne doit dépasser. On coupe les jambes des grands et on écartèle les petits. C’est taille unique. Ca s’appelle la République.
Quant à associer « l’ensemble de l’enseignement catholique » à une « démarche de mixité sociale »… on se croirait en 1792 ou en 1917. Les inspecteurs d’académie vont-ils partir à la recherche des établissements réfractaires pour leur imposer la sacro-sainte mixité sociale à coups de (faucille et) marteau ou bien leur couper la tête en cas de non-respect des normes de mixité sociale ? Cette manie, décidément, à gauche de couper ce qui dépasse : à croire que les maniaques de l’inclusion n’aiment rien tant que l’uniformité, celle dont l’ennui naquit un jour, comme dit le poète.
Les catholiques, mais plus généralement les gens qui veulent échapper à la tiers-mondisation forcée, en seront pour leurs frais. Les écoles sous contrat vont être plus surveillées qu’avant : voilà ce qui arrive quand on est ministre de tutelle et qu’on ment sur l’école maternelle publique de ses garçons. On va probablement, dans le même mouvement, continuer les inspections (coercitives, humiliantes et à la limite de la légalité) dans les écoles hors contrat. C’est pour votre bien. Amélie Oudéa-Castéra, passée du XVIe au VIIe arrondissement, énarque fille d’énarque, cousine de la dynastie journalistique Duhamel, mariée à un grand patron sarkozyste et mère de trois fils scolarisés à Stan au mépris de la carte scolaire, y veillera pour vous. Ensuite, elle rentrera en voiture de service, conduite par son chauffeur, dans un spacieux logement de fonction pour constater, rassurée, que la mixité sociale, c’est pour les autres. On ne demande pas son âge à une dame, mais ce qui est certain, c’est qu’Amélie Oudéa-Castéra est née largement avant la honte.

Copyright obligatoire en cas de citation ou de transmission de cet article, vous pouvez le copier :
Boulevard Voltaire

Nous aimons la liberté de publier : à vous de partager !
Ce texte est une Tribune Libre qui n’engage que son auteur et en aucun cas Observatoire du MENSONGE
Article(s) à lire absolument :
Un article sans concession !!! L’erreur monumentale de l’Occident c’est de ne pas croire qu’il s’agit d’une guerre de religion :

















Ecrire ci-dessous votre commentaire, vous pouvez utiliser un pseudo.