Histoire: Comment un président prend ses décisions – crise des missiles de Cuba


Temps de lecture = 3 minutes

Article publié en hommage à Maxime Tandonnet, décédé subitement le 21 septembre 2024.

Par Maxime Tandonnet

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Histoire: Comment un président prend ses décisions – crise des missiles de Cuba

La crise des missiles de Cuba en octobre 1962 est un moment où s’est joué le sort de la planète, à deux doigts d’un affrontement direct entre les deux grandes puissances nucléaires, URSS et Etats-Unis.

Ici, c’est la manière dont le président Kennedy a travaillé pour éviter un troisième conflit mondial – nucléaire – qui est intéressante. On n’est pas du tout dans la perspective de l’homme solitaire convaincu de son génie qui sauve la planète, une sorte de dieu de l’Olympe mégalomane et ivre de lui-même. Non, ce n’est pas du tout ainsi que cela s’est passé. 

D’abord, la discrétion absolue. Après la découverte de photos aériennes prouvant l’installation de missiles soviétiques à Cuba, les autorités US gardent le secret absolu pendant plusieurs jours et évitent toute forme de communication, jusqu’à la prise de parole officielle du président. On n’est pas du tout dans la logique de pantins frimeurs obsédés par une occasion de se pavoiser en attisant les peurs. Nul effet de posture ou mise en scène narcissique. Au contraire: sérieux, silence et discrétion totale sont les mots d’ordre, pendant plusieurs jours, afin d’éviter une crise ouverte.

Et puis surtout, le président Kennedy ne décide rien seul. Il est entouré d’un « comité exécutif du Conseil national de sécurité » (EXCOM) où siègent le directeur du CNS, Bundy (qui l’a informé des photos aériennes), le vice-président Johnson, le secrétaire d’Etat Rusk, le secrétaire à la défense McNamara, le ministre de la Justice, Robert Kennedy, une demi douzaine des principaux généraux et ambassadeurs. L’EXCOM siège en quasi permanence. Il discute du choix entre un bombardement immédiat des installations soviétiques – avec la certitude de déclencher un conflit pouvant aller jusqu’à l’apocalypse nucléaire – et un blocus naval de Cuba accompagné de démarches diplomatiques.

Kennedy avant de prendre une décision, demande à l’EXCOM de se prononcer. Lui-même, en campagne pour les élections intermédiaires, prend ses distances, n’assiste pas à tous les débats pour ne pas influencer les délibérations par sa présence. Il s’irrite en apprenant que la réflexion n’est pas encore aboutie et demande au comité d’accélérer ses travaux. Les « faucons » dominent la discussion au début tandis que les « colombes« , autour de Robert Kennedy sont minoritaires… C’est sous l’influence considérable de ce dernier, le frère du président, que la tendance bascule en faveur d’une formule de blocus naval – plutôt que de bombardement – qui préserve les chances de la paix. 

Le président prend enfin connaissance du choix prioritaire retenu par ses collaborateurs, au premier rang desquels figure son frère. Il l’approuve et il le valide. Ce sera le blocus naval. Les soviétiques sont fous de rage. Khrouchtchev fulmine, convoque l’ambassadeur, hurle, menace l’Amérique. Le monde semble au bord de l’apocalypse nucléaire. 

Quand les premiers navire soviétiques livrant les missiles à Cuba se trouvent à moins de deux miles de la flotte US ayant reçu pour instruction de les empêcher de passer, le déclenchement de la 3ème guerre mondiale semble imminent. En parallèle, des négociations se déroulent – par lesquelles Washington accepte de s’engager à ne pas envahir Cuba. Mais elles paraissent dérisoires au regard de l’engrenage guerrier en cours. Quant soudain les navires soviétiques arrêtent leur course… Puis, ils font demi-tour. Un communiqué est diffusé à la presse soviétique annonçant que Moscou a décidé de retirer ses lance- missiles de Cuba pour préserver la paix.

Ancien conseiller à la Présidence de la République sous Sarkozy, auteur de plusieurs essais, passionné d’histoire…
Copyright obligatoire en cas de citation ou de transmission de cet article, vous pouvez le copier: Maxime Tandonnet pour Maxime Tandonnet – Mon blog personnel

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Pour l’Histoire, Maxime Tandonnet aura été un des premiers auteurs à publier sur l’Observatoire du MENSONGE, ce sans discontinuer depuis presque dix ans !
Sincères condoléances à sa famille.
Alexandre Goldfarb

Photographie de couverture par :

Nature Photographer 🇫🇷 📷 https://www.noel-bauza-visual.com/

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3 réponses à « Histoire: Comment un président prend ses décisions – crise des missiles de Cuba »

  1. Avatar de XXX
    XXX

    J’ai connu Maxime lorsqu’il travaillait pour une relation commune et c’était un homme charmant, direct et honnête, ce qui est très rare en politique. Il a commencé son blog et a beaucoup évolué ensuite, ce qui est tout à son honneur. Il va nous manquer, c’est sûr.

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  2. Avatar de Raoul Franken
    Raoul Franken

    Très bon article et quelle belle image pour l’illustrer.

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  3. Avatar de Le Redoutable
    Le Redoutable

    À force d’ignorer le passé et de mépriser nos Anciens qui avaient pourtant , par leur longue expérience , acquis une certaine  » Connaissance  » de la Nature dite humaine, et un grand savoir de notre Histoire, Maxime a été l’un de ceux qui a toujours su , démontrer  » un grand savoir  » et une excellente analyse des faits . Aujourd’hui, si nous fonçons dans un goufre abyssal , d’où aucun ne pourra sortir indemne, c’est parce que de belles personnes, et honnêtes, comme Maxime Tandonnet , n’existent plus suffisamment, en grand nombre. Nous savons, maintenant, à quel point, il nous manque déjà…

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