La fuite face au terrorisme semble être de mise.
La grande défiance
Par Maxime Tandonnet
Après l’attentat de Nice, une tragédie d’ampleur nationale, largement étouffée par la politique et les médias au regard de sa gravité, une cassure s’est produite dans les profondeurs de la Nation. Je la ressens à travers mille conversations quotidiennes. Elle se traduit dans les sondages. La défiance est maintenant générale envers les milieux de l’élite dirigeante et politique, de l’extrême droite à l’extrême gauche. Après un tel massacre, pour la première fois à la suite d’un attentat, aucun réflexe d’unité autour du pouvoir en place ne se produit. Quant aux extrêmes, ils ne profitent en aucun cas de la situation, bien au contraire. Dans le grand silence de juillet/août, les gens sont accablés, effondrés. Il s’attendent au pire pour leur avenir. Ils ne pensent qu’à la violence sanguinaire qui vient, avec une immense angoisse pour leurs enfants. Ils ne se sentent plus protégés. Leur rejet de la classe politique dans sa globalité, la crise de confiance, prend des proportions indescriptibles. Ils ne voient en ce moment aucune issue politique, aucune sortie du tunnel. L’impression que les dirigeants politiques ne s’intéressent qu’à leur destin personnel fait des ravages. Mais isolés dans leur tour d’ivoire, ces derniers ne paraissent absolument pas s’en apercevoir. La peur, le découragement et le dégoût, dans la torpeur de l’été, se sont emparés des Français. Face au carnage, le comportement des autorités locales comme nationales a franchi les bornes du supportable, dans l’autosatisfaction, l’autoprotection, le déni de responsabilité, l’incrustation à tout prix, voire les tentatives de récupération. Personne, de toute la classe politique médiatisée, n’a trouvé les mots justes. « Un drame effroyable s’est produit. Plus rien ne compte à côté de ce cataclysme pour notre pays, le malheur des victimes et de leur famille. La politique n’est pas une fin en soi. Elle est uniquement au service de la France. Un drame de cette ampleur, dans la France du XXIe siècle, ne peut pas être le fruit du hasard ni de la fatalité. La première mission de l’Etat est de protéger les Français. Toutes les responsabilités seront établies et les responsables sanctionnés. Une telle tragédie nationale ne se reproduira pas. J’en prends l’engagement auprès de vous sur mon honneur et sur la poursuite de mon mandat politique » . Voici les seuls mots dignes d’un homme d’Etat. Ils ne sont pas venus. Evidemment… Par delà les élections et les alternances, une profonde transformation de la mentalité politique, un changement radical de l’état d’esprit de la classe dirigeante, le retour au sens du bien commun contre la démence narcissique, serait la seule issue possible au drame de la France. Mais qui peut y croire en ce moment?
Maxime Tandonnet
Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d’histoire…
*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur***
Ici à l’Observatoire du MENSONGE, nous aimons la liberté de publier. Ce qui ne veut pas dire que nous approuvons.
BONUS
Fuite dans les limbes
A chaque nouveau massacre par les terroristes islamistes, nouvelle stratégie de fuite dans les limbes.
1) Attentats de Charlie hebdo et du magasin casher de la Porte de Vincennes: gigantesques rassemblements, vague de bons sentiments autour du « vivre ensemble », de la liberté d’expression, de « l’esprit Charlie ».
2) Carnage du Bataclan et des cafés du 11e arrondissement: raidissement nationaliste, état de guerre, drapeaux tricolores aux fenêtres, état d’urgence, déchéance de la nationalité, unité nationale.
3) Massacre de Nice et aussitôt après, égorgement d’un prêtre en pleine messe: solidarité avec les catholiques, « grand messe », flambée de religiosité, dialogue des religions, organisation de l’islam de France, et en parallèle « défense de l’Etat de droit ».
4) Quid si un nouveau malheur doit survenir?
La fuite dans les limbes reflète la politique telle qu’elle est devenue aujourd’hui: avant tout un mode de communication: manipuler les consciences, agiter les émotions, démultiplier les postures, faire croire ou faire rêver. Les dirigeants n’ont plus vocation à gouverner, à choisir et à décider, mais à occuper les esprits dans l’attente des prochaines élections. Ce phénomène permet d’évacuer la question fondamentale en démocratie des responsabilités après un drame ou une catastrophe et des éventuelles sanctions. Le sujet n’est jamais envisagé: 250 tués en 18 mois, trois massacres et tout le monde aurait-il été parfait? La fuite dans les limbes dispense les gouvernants de l’action, de la décision et de l’engagement à changer le réel. Ma grande interrogation est la suivante: l’opposition réalise-t-elle la gigantesque imposture que devient la vie politique? Si elle revient au pouvoir en 2017, a-t-elle la volonté d’y remédier? Est-elle prête à remettre la vie gouvernementale sur ses pieds, à rejoindre le réel, à retourner sur terre? A prendre ses responsabilités concrètes, opérationnelles, en sortant de l’émotionnel? Ou s’apprête-t-elle à poursuivre le grand spectacle médiatisé? Franchement rien ne permet de le dire aujourd’hui. On aimerait savoir…
Maxime Tandonnet
Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d’histoire…
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