A-t-on vu plus belle allégorie que ces poubelles ?


Paris, la plus belle ville du monde, est devenue une poubelle à ciel ouvert !

Par Gabrielle Cluzel



A-t-on vu plus belle allégorie que ces poubelles ?

EDITO

À Paris, les magnolias ont depuis quelques jours les feuilles plus brillantes. Les cognassiers du Japon et les cerisiers commencent à fleurir. Le printemps revient. En même temps que les touristes.
Les agences de voyages ont dû leur vendre que c’était la saison idéale pour visiter la plus belle ville du monde. Devenue la poubelle ville du monde. Dans le VIe arrondissement, le quartier de la Monnaie, près du quai Conti, est très prisé. Ils sont nombreux à se promener autour de la rue Mazarine – celle de l’Institut de France, créé par Jules Mazarin – et de la rue Saint-André-des-Arts… devenues des déchetteries sauvages. Des bacs jaunes obèses débordent, des sacs gris béants, éventrés par les chiens, gisent un peu partout, entassés à la va-comme-je-te-pousse. Des cageots s’ajoutent aux vieux arbres de Noël pelés. Car les écolos si pointilleux avec le tri ont déserté et les bocaux en verre, les contenants en plastique les plus hétéroclites roulent dans le caniveau. Comme on joue au Mikado, un étudiant vient poser précautionneusement un sac tout en haut de la pyramide bancale, et puisque rien ne s’écroule, il s’en va, satisfait. Bien qu’il ne fasse pas si chaud, l’odeur est méphitique. Les mères de famille tentent de dessiner un cordon de sécurité avec leur poussette et les déambulateurs des vieux n’ont plus la place pour passer. À défaut d’un périmètre bien défini, des riverains astucieux ont rassemblé les immondices contre les chantiers de bric et de broc qui parcourent les trottoirs. Les uns masquent vaguement les autres, on ne sait ce qui est le plus moche. 


À la porte des commerce, il reste parfois l’épave d’un distributeur de gel hydroalcoolique, qui fait doucement rigoler (jaune). Et dire qu’il y a quelques mois, on nous bassinait avec l’hygiène ; le vigile nous renvoyait comme des enfants punis si, d’aventure, nous n’avions pas frotté nos mains avant de rentrer.

Mais le plus désolant, ce sont les touristes étrangers. Le soir, ils ont droit au son et lumière des Black Blocs, en journée, en fait de musée, à une exposition à ciel ouvert d’ordures ménagères. Un couple d’Américains tient bien serré un mouchoir sur le nez, avec peut-être de l’eau de Cologne, et les Asiatiques gardent leur masque vissé plus haut que jamais. Une Allemande prend des photos du désastre. Elle pourra dire qu’elle y était. Mon regard croise celui d’une passante d’âge mûr, de je ne sais quelle nationalité. Je voudrais lui dire que j’ai honte. Que la France, ce n’est pas ça, n’est-ce pas ! Qu’il faut qu’elle revienne à un autre moment. Quand on aura eu le temps de remettre un peu d’ordre dans les jolies façades du village Potemkine. Nous savons bien, nous autres Français, que notre pays est une ruine, mais comme les familles déclassées, nous voudrions donner le change et garder le secret. 

Car on peut y voir une allégorie, cruelle mais fidèle, de ce qu’est devenue Paris, aux mains d’une gauche dite progressiste, mais en fait régressiste : sous l’action combinée structurelle d’Anne Hidalgo et conjoncturelle d’Emmanuel Macron, c’est le retour en fanfare d’un Paris insalubre d’avant le baron Haussmann. Jusqu’aux rues sombres – économie oblige.

On dit qu’en décrivant la mort atroce et solitaire de Nana – défigurée par la variole : « Vénus se décomposait […] ce ferment dont elle avait empoisonné un peuple, venait de lui remonter au visage et l’avait pourri. » -, Zola avait voulu représenter la chute du Second Empire, avec les prémices de la guerre franco-prussienne. 

Les éboueurs en grève ne sont pas des écrivains, mais dans leurs œuvres, le résultat est parfois le même. 

Copyright obligatoire en cas de citation ou de transmission de cet article, vous pouvez le copier :
Boulevard Voltaire

Nous aimons la liberté de publier : à vous de partager ! Ce texte est une Tribune Libre qui n’engage que son auteur et en aucun cas Observatoire du MENSONGE 

Cadeau de la rédaction :

Eh oui ! C’est Carla Bruni !

Article(s) à lire absolument :

La loi du mépris

« Gouverner, c’est faire croire. »


Abonnez-vous gratuitement à notre chaîne en cliquant ICI

Un site comme le notre ne peut pas survivre sans votre aide !
Vous pouvez nous aider de diverses façons : 

  • nous suivre gratuitement, lien disponible sur chaque article,
  • partager nos articles au maximum,
  • acheter des livres que nous publions, c’est ICI


OU :

3 réponses à « A-t-on vu plus belle allégorie que ces poubelles ? »

  1. Avatar de Brigitte Van Peel
    Brigitte Van Peel

    Où sont donc passés les écologistes ? Disparus ! Eux si prompts à s’enflammer et à critiquer et là rien. Quelle misère.

    J’aime

  2. Avatar de Sydney Farrow
    Sydney Farrow

    Toutes les grandes villes ont voté pour Macron, le socialiste, et on voit le résultat : destruction de notre société.

    J’aime

  3. Avatar de Norbert Padamalgam
    Norbert Padamalgam

    Paris la plus belle ville du monde ne sera plus qu’un souvenir et c’est vraiment terrible de voir ce que cette maire socialiste a pu en faire : une poubelle !

    J’aime

Répondre à Sydney Farrow Annuler la réponse.

Recherche


N’hésitez plus ! Soutenez-nous avec un abonnement à 2 € par mois
et c’est 100% sécurisé


Abonnez-vous
Gratuitement :


Nous soutenir

Translate our website into your language by clicking here.

Traduire le site dans la langue de votre choix et cliquer ICI

N’hésitez plus ! Soutenez-nous avec un abonnement à 2 € par mois
et c’est 100% sécurisé

En savoir plus sur Observatoire du MENSONGE

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture