Mais aujourd’hui, sous d’autres formes, le renoncement à la liberté se poursuit dans la société française. + Enquête CEVIPOF
Par Maxime Tandonnet
Notre époque n’aime pas beaucoup la liberté
Autrefois, le mot liberté était au centre de tous les discours politiques. La France se présentait comme le pays de la liberté – contre la dictature.
La liberté comptait plus que la vie, ou plutôt, la vie n’avait pas de sens sans la liberté. Et les guerres se faisaient pour la liberté et en son nom. Curieusement, cette valeur suprême de notre pays est tombée en désuétude.

Il ne faut jamais oublier l’invraisemblable Absurdistan qui pendant la crise sanitaire, au prétexte de lutter contre l’épidémie, a balayé d’un revers de main les libertés publiques et individuelles, dans un climat de soumission collective sidérant. Sous l’emprise de la peur, les médias, les institutions, y compris théoriquement en charge de la défense des libertés (CE, CC), l’Etat, le pouvoir politique, les partis, tous les courants de l’opinion, l’air du temps ont fait allégeance à l’abolition des libertés dont le laisser-passer (ci-joint) fut l’incroyable symbole.
N’oublions jamais.
Mais aujourd’hui, sous d’autres formes, le renoncement à la liberté se poursuit dans la société française. Le Conseil d’Etat (billet d’hier), ouvre la voie au contrôle de l’opinion des intervenants à la télévision. L’article 4 du projet de loi sur la lutte contre les dérives sectaires engendre un risque d’une pénalisation des contestations du bienfondé traitements médicaux.
La réforme de la loi de 1881 sur la liberté de presse porte à 12 mois (et non plus 3) la période de recevabilité des plaintes pour diffamation et insultes publiques envers les élus (et eux seuls, curieusement)… Une brèche pourrait ainsi s’ouvrir dans ce monument de la liberté d’expression. La liberté prend l’eau de toute part et dans la quasi indifférence. On a envie de dire, pour parodier Churchill: « Vous avez renoncé à la liberté pour avoir la sécurité! Vous perdrez la liberté et la sécurité »! Il serait temps de réagir.
Maxime Tandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République sous Sarkozy, auteur de plusieurs essais, passionné d’histoire…
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CEVIPOF, dégradation de l’image de la politique française, effondrement de la confiance en la démocratie et nécessaire révolution (pacifique?)
- Seuls 30% des Français (contre 45% des Allemands) font confiance à la politique et 70% ne lui font pas confiance.
- 31% pensent que la démocratie fonctionne bien (-4%) et 68%, pas bien (+4%).
- 82% font confiance aux artisans, 79% aux PME, 70% à la police, mais 28% aux médias et 20% aux partis politiques.
- La politique inspire un sentiment négatif à 74% (dont 37% de la méfiance et 19% du dégoût) et positif à 25%.
- 81% estiment que les responsables politiques ne tiennent aucun compte de ce que pensent les gens comme eux.
- 30% pensent que les politiques sont plutôt honnêtes et 68% plutôt corrompus.
Chaque année, cette enquête réalisée sur un échantillon de 4000 personnes représentatives de la population, montre une aggravation du rejet de la politique et de la vie publique par une immense majorité de Français.
Mais le plus phénoménal [selon moi], c’est que cette révolte silencieuse ne suscite pas la moindre réaction du monde politique ou des responsables publics en général. Ces derniers devraient placer au premier rang de toutes les préoccupations le renouvellement démocratique français: l’abolition de la pitrerie élyséenne (au-delà de l’actuel titulaire) et la réhabilitation d’une présidence sobre, guide moral et intellectuel, au-dessus de la mêlée, la réhabilitation de la démocratie parlementaire, du Premier ministre et du gouvernement dignes de ce nom, le rétablissement de la notion de responsabilité – toute décision ou tout comportement est soumis à une possibilité de sanction – le recours fréquent au reférendum pour tout choix essentiel, le renforcement de la démocratie locale – souveraineté communale (tellement bafouée sous couvert de pseudo décentralisation) avec consultation populaire pour tout sujet engageant la vie des habitants, l’impartialité médiatique, la fin du Grand-Guignol et la restauration des principes de vérité et d’intérêt public etc.
Mais tout se passe comme à la fin de l’ancien régime: avec une oligarchie (tout le monde, de l’extrême gauche à l’extrême droite incluses) obnubilée par la préservation de ses prébendes ou la conquête des fromages, indifférente à la détresse et à la révolte qui gronde et ne s’exprime que sous forme sporadique. Pourquoi cette question de la réforme ou de la révolution politique qui devrait être le cœur de toutes les priorités, ne semble intéresser absolument personne, ni les profiteurs au pouvoir ni les oppositions? Parce que tout le monde profite ou espère profiter demain du système. Et c’est pourquoi rien ne bouge…
Maxime Tandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République sous Sarkozy, auteur de plusieurs essais, passionné d’histoire…
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