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L’institution mise à mal dans des pays où la femme est considérée comme un objet.
Par Carnets d’une plume
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L’institution du mariage
Cette semaine, parmi toutes les mauvaises nouvelles que le monde nous a apportées, il y en a une qui m’a particulièrement marquée : venant d’Irak, la possible légalisation du mariage pour les filles de neuf ans… L’âge légal actuel étant 18 ans (même si dans certaines communautés, cet âge n’est pas respecté).
L’Irak dont on ne parle plus dans les médias depuis la chute de Daesh, revient sur le devant de la scène, un peu comme l’Afghanistan, lorsqu’il s’agit d’enlever des droits déjà acquis aux femmes, et pire cette fois-ci, aux filles.
Les raisons de ce possible revirement ? « La destruction de la famille » qui se calque de plus en plus sur le modèle occidental. Qui demande la modification de cette loi ? Un groupe de chiites conservateurs. Dans quel but ? En échange, libérer des prisonniers sunnites de Daesh. Comme le mentionne France info « Donne-nous du sexe, je relâcherai les prisonniers ».
Il est vrai qu’à 9 ans, en tant que fille, nous rêvons que de cela : le mariage. Et si en plus, cela permet de libérer des prisonniers qui ont déjà des expériences avec des fillettes de notre âge, alors allons-y ! Nous avons en plus toutes les connaissances biologiques sur notre corps et celui des hommes, et nous savons toutes ce qui va nous arriver lors de notre nuit de noce. Nous avons également un haut sens critique, l’envie déjà, de fonder une famille, et de partager notre lit avec un monsieur qui pourrait être notre grand père. Nous adorons déjà préparer à manger, faire les courses, faire le ménage, et tout simplement rester à la maison au lieu d’aller à l’école. Pourquoi perdre son temps dans une enfance qui apporterait si peu ? Lire, écrire, compter, à quoi cela sert finalement ?
Parce que moi à 9 ans, si je ne me trompe pas j’étais au CE2. Dans une classe mixte, j’apprenais le français, je résolvais mes premiers problèmes mathématiques, et l’on commençait gentiment à m’enseigner l’Histoire et la Géographie. Je jouais à l’élastique et à la corde à sauter avec mes copines pendant la récréation quand ce n’était pas au foot avec les garçons. Ma nourrice s’occupait de venir me récupérer à l’école, de me faire mon goûter et je récitais mes leçons avec sa fille. Good times.
En Europe (car aux Etats-Unis, le mariage avec des mineures est légal dans la plupart des états), si je ne me trompe pas, on parlerait de pédophilie et non de « mariage ». Pédophilie organisée et légalisée. Attention, cela ne concerne cependant que les petites filles, pas les petits garçons. Comprenez, eux il faut les protéger, car c’est le seul avenir du pays.
Les familles (pauvres) devront livrer leurs filles en échange d’un espoir d’une meilleure vie pour elle (qui commencera par des viols réguliers couplés d’une mise en esclavage) dans les cas où le viol n’aura pas été commis avant même le mariage. Car vous comprenez dans ce cas-là, le violeur devra se marier avec la fillette, pour sauver l’honneur de la famille. Le viol est toujours la faute de la victime, jamais de l’agresseur. Imaginez, un homme vous viole, et on vous oblige à vivre avec lui au quotidien et à partager son lit… Eh oui, c’est comme cela qu’on souhaite sauver l’institution de la famille en Irak.
Le mariage a d’abord été une institution religieuse, avant qu’elle ne soit juridique. Toutes ces idées et fondements de nos sociétés, proviennent de livres (Bible, Coran, Torah etc.) où un être suprême (supposément un homme) aime chacun d’entre nous, mais aime quand même une partie de la population plus que l’autre. Où aimer son prochain, n’inclut pas d’aimer les femmes. Et selon les interprétations, cet être suprême nous enverra en Enfer pour l’éternité si l’on ne suit pas ses instructions. Un peu toxique comme relation, vous ne trouvez pas ?
En retirant cet aspect religieux, symboliquement le mariage est l’une des plus belles preuves d’amour que l’on puisse donner à quelqu’un. Mais plus on avance dans le temps, moins il y a de mariages dans les communautés dites laïques. Et si mariage il y a, la moitié d’entre eux se soldera par un divorce. Et qui demande le divorce dans la majorité des cas ? Les femmes. Pourquoi ? Parce que désormais elles ont les moyens de partir, qu’ils soient économiques et/ou sociaux.
J’ai longtemps pensé que « c’était mieux avant », mais c’est faux. Avant les lois ne permettaient pas aux femmes de partir, de travailler, de posséder un compte en banque, des moyens de paiement ou encore de devenir propriétaire de son propre logement. Le mariage, c’était leur survie.
Ma grand-mère finlandaise par exemple, dont mon grand-père lui faisait vivre littéralement l’enfer à la maison, a pu demander le divorce pour faute. Et quelle faute… Hormis des violences conjugales qui ne comptaient pour pas grand-chose à l’époque, ma grand-mère a dû prouver auprès d’un tribunal que mon grand-père la trompait. Comment ? Avec une petite culotte retrouvée dans les affaires de ce dernier qui ne lui appartenait pas… Si je me souviens bien, il y avait une histoire de taille qui n’était pas la sienne, de sang suite à des règles, et cerise sur le gâteau la jeune fille était très jeune. Ma grand-mère avait alors 35 ans. Badass.
Dans les années 1960, en Finlande, c’était donc possible de divorcer, le cadre juridique le permettait. Pour les femmes c’était plus compliqué que les hommes, mais possible. Elle a pu devenir propriétaire de son appartement, prendre les enfants avec elle et mener la vie qu’elle souhaitait, libre de toute contrainte maritale.
Je ne suis pas une « anti-mariage », mais je n’ai jamais rêvé d’avoir la bague au doigt. Peut-être parce que la situation ne s’est jamais aussi présentée à moi. Dans tous les cas, en tant que femme il faut faire attention avant de signer. L’amour rend aveugle. C’est peut-être sympa d’organiser une fête, de porter une jolie robe, une jolie baque et de faire la promesse que son amour pour l’être cher sera éternel, mais avant tout cela il faut préparer le vrai mariage : la vie à deux durant les prochaines décennies.
En Suisse par exemple, pays démocratique et développé au cœur de l’Europe, pour un couple marié avec un enfant, il sera fiscalement plus avantageux que l’un des conjoints arrête de travailler. Et dans ce cas-là, devinez qui s’arrête souvent de travailler ? La personne qui gagne le moins. Et qui lors d’une éventuelle séparation, n’a pas un rond de côté et doit réintégrer le monde du travail après une plus ou moins longue pause (donc cherchant un poste avec peu de responsabilités et moins rémunérateur) ? Pas besoin de vous faire un dessin.
Donc si vous avez l’intention de vous marier, s’il vous plaît, mettez gentiment quelques sujets sur la table avec votre conjoint(e) avant la signature du contrat, et lisez les ouvrages de Titiou Lecocq.
Il n’y a pas de secret, l’éducation, l’expérience et l’indépendance financière sont la clé pour un mariage réussi. Les pays comme l’Irak et l’Afghanistan coupent l’herbe sur le pied avant même que l’éducation puisse être mise en place pour la moitié de leur population. J’aimerai penser qu’un retournement de situation soit possible, mais la multiplication des crises et des conflits amène toujours irrémédiablement et tristement une remise en question des droits des femmes dans nos sociétés.

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