Bernard Arnault (LVMH) lâche Macron et mitraille l’UE : panique à bord


Par Marc Baudriller

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Temps de lecture = 5 minutes

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Et de deux ! Lors de l’annonce des prochains résultats trimestriels de LVMH, le gouvernement français et les fonctionnaires de Bruxelles descendront aux abris. Bernard Arnault prend en effet goût aux messages chocs. Pour la deuxième fois, il n’a pas résisté à la tentation de balancer, à l’occasion de ce rendez-vous avec les marchés d’ordinaire très normé, quelques vérités en forme de gifle dans la figure des adorateurs de l’UE, en commençant par les gouvernants français et européens.

Ce 17 avril, le premier recruteur privé en France (dit-il lui-même), propriétaire de 120 sites de production dans l’Hexagone où il a investi près de 2,5 milliards d’euros l’an dernier, a fait à nouveau grincer des dents. Celles du ministre de l’Économie : le fallot Éric Lombard précise que c’est à une commissaire européenne inconnue de négocier pour toute l’Europe… Sans tenir compte, donc, de l’intérêt de la France. Exactement ce que Trump refuse : il ne veut parler qu’aux nations. Et ce que Meloni tente de contourner. Cela paraît mal parti.

On peut aussi compter, pour éclairer les grands enjeux économiques, sur la sagacité de Marine Tondelier, qui se permet de donner quelques conseils de placements à Bernard Arnault, sur X, en toute modestie : « Après s’être plaint des méchants impôts dont il est victime, Bernard Arnault adopte la rhétorique complotiste de l’extrême droite. On se passera des « leçons » politiques d’un PDG tellement clairvoyant dans son allégeance à Trump qu’il a perdu des milliards depuis son investiture. » Dorénavant, Arnault passera un coup de fil à Tondelier avant tout investissement significatif.

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Plus sérieusement, l’industriel du luxe, très libre, semble désespérer de l’UE : première provocation. « L’Europe n’est pas dirigée par un pouvoir politique mais par un pouvoir bureaucratique qui passe son temps à éditer des réglementations qui s’imposent malheureusement à tous les États membres », envoie la troisième fortune dans le monde. Comme nombre de petits entrepreneurs, Bernard Arnault décrit une Europe boulet assortie d’un État français qui fait du zèle règlementaire : deuxième provocation. « Quelquefois, la France en rajoute au passage pour compliquer encore un peu plus la réglementation, explique très clairement le patron de LVMH, ce qui pénalise beaucoup nos secteurs d’activité. » Il cite un exemple : non pas celui des grands industriels, mais celui des… agriculteurs. « Il ne se passe pas une semaine sans qu’on leur colle une nouvelle réglementation », s’agace Bernard Arnault, qui donne ainsi raison à la colère des chefs d’entreprises agricoles en butte à la tenaille von der Leyen-Emmanuel Macron.

Enfin, troisième provocation, Bernard Arnault valide le calcul douanier de… Trump. « Si les droits de douane sont élevés, comme une partie de notre production est faite aux États-Unis [il cite Tiffany), on sera amenés à augmenter notre production américaine pour éviter les droits de douane. » Précisément ce que recherche le président américain, qui entend redonner de l’emploi à ses électeurs des classes modestes. CQFD. Dernier coup de pied de l’âne et quatrième provocation ? Bernard Arnault pointe bien les responsabilités : « Il ne faudra pas dire que c’est la faute des entreprises, ce sera la faute de Bruxelles, si cela devait arriver [les délocalisations vers les USA]. » Et une dernière, pour la route ? « Il faudrait que les États européens réussissent à maîtriser cette négociation, qu’ils ne la laissent pas à des bureaucrates. » Ca va être compliqué…

Fin janvier 2025, en rentrant des États-Unis où il avait assisté au sacre de Donald Trump, Bernard Arnault avait déjà souligné le « vent d’optimisme qui régnait là-bas ». On a vu plus féroce opposant. Soutien de la Macronie en 2017, le patron de LVMH a apparemment tourné casaque : « Quand on revient en France, c’est un peu la douche froide », disait-il encore, en janvier. Il dénonçait la « taxe du made in France » qui incite à la délocalisation.

Comme les Français, les grands patrons constatent ou découvrent que l’homme élu pour sauver l’économie la laissera dans un état de dégradation jamais atteint jusqu’ici. Et que l’Europe tue nos entreprises plus qu’elle ne les défend. Les grands capitaines d’industrie français lâchent logiquement un pouvoir qui taxe toujours plus, des municipalités hostiles et une Europe qui entrave l’entreprise chaque jour davantage. Ainsi du patron de Safran, Olivier Andriès, qui « ne veut plus investir dans les villes écolos », comme le soulignait récemment Clémence de Longraye. Ainsi du patron de Michelin Florent Ménegaux, qui constatait, en janvier, devant le Sénat, que son usine de pneumatiques agricoles de Troyes était concurrencée par « un manufacturier indien qui produit en Inde et exporte massivement en France », alors même que l’Inde… interdit l’importation de pneus ! Encore une preuve de l’efficacité du tandem France macroniste-UE pour défendre notre économie. Et on n’a pas demandé son avis à Vincent Bolloré…

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Boulevard Voltaire

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5 réponses à « Bernard Arnault (LVMH) lâche Macron et mitraille l’UE : panique à bord »

  1. Avatar de Catherine Rozières
    Catherine Rozières

    Arnault soutien d ela première heure de Macron qui le lâche, c’est la preuve que Macron ne passe plus nulle part.

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  2. Avatar de Benjamin Pasquier
    Benjamin Pasquier

    Bernard Arnault est riche soit, mais lui au moins n’a fait que créer des emplois alors que toutes nos politiques n’ont fait qu’en supprimer.

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  3. Avatar de Sydney Farrow
    Sydney Farrow

    On dirait bien qu’il y a de l’eau dans le gaz et que Macron commence à perdre pied, ce qui est une sacré bonne nouvelle.

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  4. Avatar de Roland Tartavusse
    Roland Tartavusse

    Enfin, les grands patrons voient la réalité : mieux vaut tard que jamais !

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  5. Avatar de Margueritte
    Margueritte

    Si un Bernard Arnault lâche Macron, alors l’espoir renait.

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