Par Gérard Bayon

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Consultation générale du « docteur » F. Bayrou :
la France au chevet des économistes

Si son diagnostic sur l’état de santé de l’économie de notre pays est le bon, il ne peut tirer aucune gloire ni mérite à nous le seriner du matin au soir depuis quelques semaines pour faire peur aux patients affaiblis mais surtout pour sauver son seul destin. Ce charlatan n’a-t-il pas participé depuis plusieurs décennies à l’aggravation de la maladie tant que les symptômes le lui permettaient, ainsi qu’à ses confrères de parti de mener plus que confortablement leur vie.

Depuis un demi-siècle, la France est un grand patient en salle d’attente, oscillant entre grippe chronique et infarctus latent. On lui prend régulièrement la température : fièvre des déficits, tension artérielle de la dette, cholestérol fiscal qui obstrue toutes les artères de la croissance. Les bilans sanguins affichent des taux records de chômage, tandis que le foie social gonfle à force de digérer les subventions et perfusions publiques.

Les médecins successifs de gauche, de droite, du centre et d’ailleurs ont chacun prescrit leurs ordonnances miracles. Ici une saignée d’austérité, là une cure keynésienne d’injections massives d’euros. On a tenté les cataplasmes du “pacte de compétitivité”, les électrochocs du “plan de relance”, les régimes sans graisse baptisés “réformes structurelles”. Résultat : le patient survit, mais reste cloué au lit, accroché à ses béquilles de dette comme un vieux fumeur à son inhalateur.

Et puis, dans le couloir de l’hôpital, un homme revient toujours en blouse blanche trop large : François Bayrou, l’éternel médecin de campagne qui promet le bon remède. Mais son armoire à pharmacie a quelque chose de la boîte à malices du charlatan. Ses ordonnances sentent le placebo : « un peu de rigueur l’été, une pincée de moralisation l’hiver ». Ses pilules budgétaires, minuscules granules administrés par homéopathie, se dissolvent aussitôt dans le grand verre d’eau tiède des bonnes intentions.

Si le médicastre palois serine le bon diagnostic depuis quelques semaines à ses patients devenus majoritairement des ayants droit, c’est qu’il sait que ses drogues et ses remèdes sont totalement dépassés, toxiques et de plus inefficaces tant le mal est devenu implacable. Les potions qu’il propose affaibliront les patients mais ne les guériront pas. Pourtant, plusieurs de ses confrères et de ses professeurs qui connaissent la panacée à cette maladie bien connue lui ont proposé la bonne ordonnance. Foin de ces conseils : l’obstiné vieux toubib auto-proclamé spécialiste en « bonne gouvernance homéopathique » s’obstine et préfère maintenant nous menacer de maladie incurable.

Aujourd’hui, la France se retrouve avec un dossier médical long comme un bottin, où s’entassent diagnostics contradictoires et traitements inachevés. Et François Bayrou, notre Sganarelle, continue de tendre sa fiole d’élixir miracle, ses suppositoires et ses pansements de bon sens paysan : « Insérez-vous cela, avalez ça, c’est amer mais ça vous sauvera. »

Le problème ? Le patient n’y croit plus, et soupçonne que le docteur se soigne surtout de sa propre carrière, à coups de vitamines médiatiques et de piqûres de rappel électorales.

Le 8 septembre prochain, notre Diafoirus s’est invité à la chambre des députés autrement appelée chambre du désordre pour leur proposer ses sédatifs et ses dopants. Il connaît d’ores et déjà leur verdict mais comme dans toute mauvaise série médicale, le personnage secondaire revient toujours quand on croyait s’en être débarrassé.

En 2027, François Bayrou fera son grand come-back en blouse blanche défraîchie, promettant enfin “le remède miracle”.

Gérard Bayon

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Maxime Tandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République sous Sarkozy, auteur de plusieurs essais, passionné d’histoire…
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Alexandre Goldfarb

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