Contrairement à ce qui est dit généralement, Obama laissera l’Amérique dans un état catastrophique.
Le désolant bilan de Barack Obama
LA CHRONIQUE D’YVES DE KERDREL
Après huit années de présidence, l’actuel locataire de la Maison-Blanche s’apprête à laisser son pays dans un état dramatique, marqué par une hausse de la pauvreté.
S’il arrive à certains de nos compatriotes de se désoler du débat politique tel qu’il est pratiqué en France, il leur suffit d’observer, d’écouter ou de lire ce qu’il se passe aux États-Unis pour se consoler à défaut d’être réconfortés. Donald Trump est passé maître dans l’art de l’outrance, y compris lorsqu’il s’agit de détailler ses propositions économiques et sociales. Avec comme mesures phares la dénonciation des accords de libre-échange, la rupture avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et la mise en œuvre de la plupart de l’arsenal protectionniste américain.
Hillary Clinton n’est pas en reste. Mais son terrain de prédilection à elle, ce sont les pauvres, notamment les travailleurs pauvres, qui avaient réussi à faire du socialisant Bernie Sanders son principal challenger lors de la primaire du Parti démocrate. L’épouse de Bill Clinton promet tout à tout le monde: la hausse du salaire minimum, la gratuité des études universitaires pour les plus modestes et comme toujours l’élargissement de toutes les protections maladie possibles. Un programme finalement très classique pour une candidate démocrate. À tel point que l’on croit l’avoir déjà lu, il y a huit ans, lorsque le sénateur Obama faisait campagne pour devenir le premier président noir des États-Unis.
Comme dans la plupart des sociétés occidentales, la classe politique découvre progressivement que tout n’est pas économique et que les préoccupations identitaires et sociétales sont au moins aussi importantes que le pouvoir d’achat
La mascarade à laquelle ressemble cette campagne avec les anathèmes jetés par les deux camps, les déclarations aussi fracassantes que ridicules, et le peu d’enthousiasme des deux camps en faveur de leurs candidats respectifs n’est pas seulement le fait des personnalités de Donald Trump et de Hillary Clinton. C’est aussi le syndrome d’une forte radicalisation de l’opinion américaine après huit années de présidence Obama. C’est dire l’état dramatique dans lequel l’actuel locataire de la Maison-Blanche s’apprête à laisser son pays.
Bien sûr l’Amérique a vite renoué avec la croissance économique après la crise des subprimes. Bien sûr la job machine américaine tourne à plein régime et permet la création de 2,5 millions d’emplois par an. Bien sûr les États-Unis ont retrouvé leur indépendance énergétique grâce à l’exploitation des gaz de schiste. Bien sûr la concomitance de la ré-industrialisation du pays et de l’émergence des nouvelles stars du numérique a permis la création d’une richesse formidable qui profite au dollar en dépit de la politique laxiste de la Réserve fédérale. Mais comme dans la plupart des sociétés occidentales, la classe politique découvre progressivement que tout n’est pas économique et que les préoccupations identitaires et sociétales sont au moins aussi importantes que le pouvoir d’achat.
Et c’est bien là où le bilan de la présidence Obama est absolument dramatique. Celui qui, à peine élu, s’est vu décerner le prix Nobel de la paix, est parvenu à créer plus de 10 millions de pauvres supplémentaires, en dépit d’une période dorée de croissance économique. Ils sont désormais 46,5 millions d’Américains à vivre sous le seuil de pauvreté. Ce qui représente pas moins de 15 % de la population des États-Unis. Autant d’électeurs en attente de mesures populaires, démagogiques et franchement clientélistes. De la même manière, l’an passé on dénombrait pas moins de 600.000 sans-abri. À New York, 22.000 enfants n’ont pas de toit. Un chiffre jamais vu depuis la crise de 1929.
Le bilan de huit années de présidence Obama est en fait très favorable pour tous ceux qui ont voté contre lui à deux reprises. C’est-à-dire contre l’Amérique des actionnaires, l’Amérique des entrepreneurs ou l’Amérique de ceux qui ont la capacité de prendre des risques
Le bilan de huit années de présidence Obama est en fait très favorable pour tous ceux qui ont voté contre lui à deux reprises. C’est-à-dire contre l’Amérique des actionnaires, l’Amérique des entrepreneurs ou l’Amérique de ceux qui ont la capacité de prendre des risques. Le sénateur de l’Illinois qui promettait de lutter contre Wall Street, la spéculation, les investisseurs et le capital a finalement fait le bonheur de tous ses ennemis déclarés. Dans une proportion telle que l’on peut se demander si Obama ne restera pas, dans l’histoire américaine, comme un maître du cynisme.
En dépit de ses discours virulents, que l’on aurait pu croire empruntés à notre économiste rouge Thomas Piketty, Barack Obama n’a pas empêché les revenus des 10 % les plus riches de progresser comme jamais entre 2010 et 2013. Si bien qu’aujourd’hui les 3 % des Américains les plus aisés concentrent près d’un tiers de la richesse totale du pays, contre seulement 27 % au début de la présidence Obama. Et ce ne sont pas les réformes en matière d’assurance-maladie qui vont permettre au premier président noir des États-Unis de laisser une trace historique de son passage à Washington. Bien sûr on pourrait ajouter à ce sombre tableau le bilan peu flatteur de ces huit années en matière de politique étrangère avec notamment le soutien inconditionnel aux fameux printemps arabes. Mais celui-ci occupe peu de place dans la campagne présidentielle du moment. Une campagne qui témoigne du désarroi de la population américaine, de son sentiment de dépossession et de son repli identitaire. De quoi inspirer nos si nombreux présidentiables français.
Yves de Kerdrel
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