L’inexorable processus de désintégration des standards laïcs se poursuit au XXIe siècle… Mais la résistance s’organise.

Et la laïcité ? Bordel !!!
Par Daniel Desurvire
Chapitre 1
I – Quelques réflexions de fond autour du divin, du scientisme, du profane, de leurs coïncidences métaphysiques et de leurs influences séculières
a) Les fondements ontologiques : entre l’appréhension philosophique d’une chimère céleste et le couperet des idéations délétères d’un dogme à prépondérance sectaire
Désincarner le mode divin du mystère de l’émergence, d’où le miracle de la vie, la déclinaison des espèces et leur évolution, procède d’une périlleuse acrobatie cognitive. Mais peut-on créer une dimension fractale à partir du néant, le chaos peut-il vraiment accoucher de la matière et de l’esprit ? Depuis quelle énergie nous vient cette animation subatomique et spatiale ? Il s’agit là d’une déraison qui n’en finira jamais de s’enchevêtrer entre les logiques alambiquées depuis le mode onde-particule à la géophysique, les transmutations quantiques frappées d’une entropie indécelable, voire la transcendance virtuelle des liturgies sacralisées qui font de nous des équilibristes intellectuels. Morceler le fractal les quarks en chimères, convenir d’une entropie astrophysique à l’aide d’algorithmes universels, ou s’inventer un dieu par atrophie cognitive, voilà bien autant de réponses pour délester le trop-plein insoutenable de nos certitudes.
Mais s’il est un fait probant, c’est que rien ne soit définitivement arrêté et qu’il reste toujours un savoir à conquérir dans le questionnement, l’introspection et la zététique (la sapience par le réflexe du doute selon le biophysicien contemporain Henri Broch). De sorte que la sagesse ne saurait siéger dans une croyance divine, quelle qu’elle soit, parce que la foi incarne la faiblesse d’une certitude figée, peu réceptive à l’évolution, le progrès et le dépassement de soi. De fait, cette résistance à la réflexion retient le mental de celui qui cesse de vouloir comprendre, comme s’il n’existait qu’un seul sentier spatio-temporel dans le vacuum qui condamnerait une zone de l’esprit à l’étiolement.
Voyons ici le syndrome du millénariste sclérosé dans l’invocation pithiatique d’un Armageddon, voire de l’angoisse obsessionnelle et kafkaïenne du devenir présumé après la mort, c’est dire le rapport de l’être au néant. Pour guérir de cette aliénation initiatique, il suffirait au croyant d’ouvrir, par-delà sa foi, sa conscience à toutes les facettes de la connaissance. Le savoir exhumé de son manteau ascétique a cela de prophylactique qu’il peut rendre à l’esprit le sens des réalités, qui jusqu’avant son éveil lui paraissait n’appartenir qu’à Dieu. Il s’agit, pour le sectateur possédé par ses démons intemporels, de se libérer des interdits cultuels pour oser explorer les strates cognitives du savoir des autres et démystifier le doute qui sommeille en lui comme un coupable démon.
En effet, l’hésitation, signe subjectif du doute, découle de l’espace manichéen de la conscience qui fait basculer l’âme dans l’univers de la réflexion. Sur un plan liturgique : « Tout ce qui ne résulte pas de la foi est un péché ». Ainsi, « Celui qui doute est condamné parce qu’il n’agit pas par conviction » (Romains, 14:23). Si les écoles publiques sont laïques, c’est précisément pour libérer les élèves de toute sclérose liturgique de nature simplificatrice propre à leur confisquer la liberté et le désir d’apprendre dans toutes les directions.
En l’occurrence, il ne saurait y avoir un mal à douter pour se sentir libre de ses investigations, de s’engager dans l’humilité et de forger son opinion sous le prisme de la réfraction multiple des idées, puis encore d’appréhender le savoir autrement que dans certaines logiques réductrices, comme les tabous et interdits religieux (ainsi l’évolutionnisme qui s’oppose au créationnisme, l’astrophysique et la géologie qui s’objectent avec le dogme de l’immuable Genèse etc.). Dans le fil d’une tirade shakespearienne, croire (l’Être) ou ne pas croire (en Lui), telle est la question !
À suivre
Daniel Desurvire
Ancien directeur du Centre d’Étude juridique, économique et politique de Paris (CEJEP), correspondant de presse juridique et judiciaire. Daniel Desurvire est l’auteur de : « Le chaos culturel des civilisations » pointant du doigt les risques de fanatisme de certains cultes et de xénophobie de certaines civilisations, auxquels s’ajoutent les dangers du mal-être social, de la régression des valeurs morales et affectives ou de la médiocrité des productions culturelles, dont la polytoxicomanie en constitue l’un des corollaires. L’auteur choisit d’opposer le doute et le questionnement aux dérives dogmatiques et aux croyances délétères » (in, Les cahiers de Junius, tome III, “La culture situationniste et le trombinoscope de quelques intellectuels français” : Édilivre, 2016).
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