Trente-cinq ans d’exploitation des cercueils par la gauche morale
Par Marc Baudriller
Dans le débat qui suit le terrible meurtre de Lola, la gauche et le gouvernement n’hésitent pas à intenter vis-à-vis de la droite un procès en instrumentalisation de ce drame. À Marine Le Pen, qui constate que « la suspecte de cet acte barbare n’aurait pas dû se trouver sur notre territoire, et ce, depuis plus de trois ans », le Premier ministre Élisabeth Borne a réclamé à l’Assemblée, ce 18 octobre, « un peu de décence » : « Respectez la douleur de la famille ! », lance le Premier ministre. « Laissons la justice et la police faire son travail », insiste Élisabeth Borne, qui appelle au respect de la séparation des pouvoirs et de « la mémoire de Lola ». Dupond-Moretti va plus loin : « Faire de la petite politique, de la petite poloche, se servir du cercueil d’une gamine de douze ans comme on se sert d’un marchepied, c’est une honte, Monsieur le député. Ne rajoutez pas à l’atrocité la plus absolue le commerce indigne de la démagogie […] Vous êtes toujours au rendez-vous du malheur dont vous faites après des années votre miel », accuse le garde des Sceaux. Le député NUPES Mathilde Panot franchit encore un pas, dans l’émission « 4 Vérités » sur France 2, ce 19 octobre : « C’est honteux que certains utilisent ce drame pour faire une politique xénophobe. » Aborder le problème des OQTF (obligation de quitter le territoire français) ? « Je trouve ça indécent, lance Mathilde Panot. Si quelqu’un d’autre avait commis ce crime abominable, ce crime serait resté abominable. […] Je respecte la volonté de la famille qui est : pas d’instrumentalisation politique de ce drame terrible. »
Le gouvernement et l’extrême gauche donnent donc des leçons de distance… avec un incroyable culot. Car le centre depuis macronisé et la gauche extrême font depuis des décennies un usage immodéré de l’instrumentalisation politique des drames qui endeuillent les familles et émeuvent les Français. Revue non exclusive.
Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, un étudiant, Malik Oussekine, décède des coups portés par des CRS en marge des manifestations contre la loi Devaquet. Dès le lendemain, une marche silencieuse est organisée à Paris, certains manifestants portant des panneaux qui mettent en cause le ministre de l’Intérieur Charles Pasqua. La manifestation, organisée entre autres par SOS Racisme, véritable courroie de transmission du PS, scande « Pasqua assassin ! ». Le 10 décembre des centaines de milliers d’étudiants défilent à nouveau dans les rues de Paris pour protester. Le 11 décembre, Libération consacre sa une à cette « marche civique ». Gilles Ménage le directeur adjoint du cabinet de Mitterrand, sera présent aux obsèques de l’étudiant. Et en 2006, le maire PS de Paris Bertrand Delanoë participera à l’anniversaire de la mort d’Oussekine. Pas d’instrumentalisation ? En 1987, lors de la manifestation anniversaire, on scande encore « Il faut punir les assassins de Malik et de Lucien » et « Pandraud, Pasqua, c’est vous les hors-la-loi ».
En décembre 2005, la mort de deux adolescents de Clichy, Zied et Bouna, qui s’étaient réfugiés dans un transformateur électrique donnera lieu à nouveau à une intense exploitation de la gauche politique et médiatique, qui se prolonge jusque dans les années récentes. Le Parti socialiste lui-même reviendra encore sur l’affaire, le 27 octobre 2021, évoquant « les deux jeunes visages d’une révolte populaire ».
Le 26 octobre 2014, Rémi Fraisse, militant écologiste de 21 ans, est tué par le tir d’une grenade offensive. Un certain Jean-Luc Mélenchon accuse alors le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve… d’assassinat. Comment vous l’appelez ? « Oui, Cazeneuve, le gars qui s’est occupé de l’assassinat de Rémi Fraisse », lance Mélenchon, en mai 2017. Le leader de La France insoumise refuse de s’excuser.
En septembre 2015, la photo du petit Aylan sans vie sur une plage turque fait le tour du monde et émeut elle aussi les populations. Ce drame sera, encore une fois, largement exploité par les mouvements favorables à l’immigration, par la gauche et par les écologistes. Nathalie Goulet, sénatrice de l’Orne (Union centriste) et vice-présidente de la commission des affaires étrangères, publie même une pétition toujours en ligne intitulée : « Solidarité avec les réfugiés : accueillons-les dans nos communes ». Il en sera de même pour Adama Traoré, Aboubacar Fofana, Zineb Redouane, Cédric Chouviat, et la liste de ces morts brutales largement exploitées par la gauche comme des armes dans le jeu politique national n’est pas exhaustive.
Alors, comme le dit Élisabeth Borne, « un peu de décence ! »

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