C’est une information toute fraîche publiée par Marianne, qui contient peut-être une véritable bombe politique susceptible d’atomiser le sommet de l’État macroniste
Par Frédéric Sirgant
Autoroutes bradées : un faux pour protéger Macron, Borne et Kohler ?
C’est une information toute fraîche publiée par Marianne, samedi 20 mai, et qui contient peut-être une véritable bombe politique susceptible d’atomiser le sommet de l’État macroniste. Les deux enquêteurs de l’hebdo, Vanessa Ratignier et Emmanuel Lévy, mettent les pieds dans le plat du bradage avéré des autoroutes aux sociétés privées depuis 2006, et plus particulièrement lors du plan de relance autoroutier de 2015 : « Le gouvernement a-t-il commis un faux pour protéger Emmanuel Macron, Alexis Kohler et Élisabeth Borne ? C’est tout l’enjeu d’une plainte déposée auprès du parquet national financier (PNF) et du tribunal judiciaire de Paris le 26 avril, dont Marianne a pris connaissance. Dans l’œil du cyclone : le Secrétariat général du gouvernement (SGG), soupçonné d’avoir réalisé un faux dans le dossier des autoroutes. »
Sur quoi se fonde le soupçon ? Sur un courrier en date du 13 décembre 2021 dans lequel cette institution au centre du dispositif gouvernemental affirme n’avoir identifié aucun document préparatoire au plan de relance autoroutier (PRA, signé en avril 2015), un programme de 3,2 milliards d’euros de travaux réalisés pour l’État par les sociétés concessionnaires d’autoroutes Vinci, Eiffage et Abertis en contrepartie de la prolongation d’environ trois ans de leur contrat de concession. Les journalistes de Marianne s’étonnent qu’un plan d’une telle importance n’ait fait l’objet d’aucune étude préparatoire… C’est, en tout cas, ce que l’institution très politique qu’est le SGG est venue dire par la voix de Claire Landais, cette haute fonctionnaire à la tête de cette institution depuis juillet 2020 : « Après de multiples recherches, aucun rapport détenu par les services de l’État entre 2013 et 2015 et ayant servi à l’élaboration des avenants aux contrats de concessions autoroutières n’a été identifié. »
Mais en quoi Macron, Borne et Kohler seraient-ils concernés par cette affaire du quinquennat Hollande ? Tout simplement parce que les signataires de ce PRA étaient, justement, Emmanuel Macron et Ségolène Royal, alors ministres de l’Économie et de l’Écologie, et leurs directeurs de cabinet respectifs se nommaient… Alexis Kohler, aujourd’hui secrétaire général de l’Élysée, et… Élisabeth Borne. Ils auraient donc négocié, écrit Marianne, « sans aucun avis, ni note ou étude des services. Pas même un comparatif, ni même une plaquette d’informations, pour guider leur décision. Rien. » Trop forts, nos énarques socialistes. Tout dans la tête ! Selon Marianne, ce sont près de 9 milliards d’euros de surprofits qui auraient été servis aux concessionnaires autoroutiers par le biais du PRA.
Les soupçons ne peuvent que croître tant que la Justice ne passera pas : légèreté ? Incompétence ? Et maintenant, peut-être, fabrication d’un faux ? Un nouveau soupçon qui ne peut que renforcer les autres chez des contribuables et des usagers d’autoroutes exaspérés par la dilapidation de l’argent public et l’envolée des tarifs des péages. Exaspérés, aussi, par le manque de discernement économique et stratégique des mêmes gouvernants, hier socialistes, aujourd’hui macronistes, que ce soit sur le nucléaire, sur les masques et les médicaments au moment du Covid et, donc, aussi sur les autoroutes. Cela commence à faire beaucoup pour les mêmes quand on songe aux postes qu’ils occupent aujourd’hui.
À ce sujet — McKinsey : où est passée l’exemplarité prônée par Emmanuel Macron ?
Il y a quelques semaines, Bruno Le Maire était auditionné avec Clément Beaune par les députés sur la privatisation des autoroutes : il avait alors reconnu les erreurs de l’État en 2006 mais avait évité d’évoquer la récidive du PRA de 2015… Pour Marianne, c’était une façon d’occulter les erreurs de Macron, Borne et Kohler. Pour plusieurs parlementaires cités, de la droite à LFI, l’erreur de 2015, réplique du bradage de 2006, est d’autant plus inexcusable. Mais visiblement, tout est fait, à Bercy comme au SGG, pour éviter ce sujet du PRA de 2015. Jusqu’à produire un faux ? Cela constituerait un cran supplémentaire. Et un aveu… En tout cas, toujours selon Marianne, information relayée ce dimanche par le JDD, le parquet national financier (PNF) aurait déposé une plainte, le 26 avril dernier.
De l’affaire McKinsey aux autoroutes, décidément, la Macronie traîne derrière elle des casseroles autrement sonnantes et trébuchantes que celle que l’on entend le plus en ce moment.

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Boulevard Voltaire

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