Par Ghislaine Bourland
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Pourquoi ai-je décidé de quitter Les Républicains ?
Par Ghislaine Bourland
J’ai quitté le parti Les Républicains par lettre motivée à l’attention de Monsieur le Président Nicolas Sarkozy, 238 rue Vaugirard, Paris, en date du mardi 12 octobre 2015.
A Locmaria-Plouzané, le 12 octobre 2015
Monsieur le Président,
Cette décision me taraude depuis des semaines. Je l’ai reportée à plusieurs reprises car on ne quitte pas sur un coup de tête un mouvement pour lequel, en qualité de membre élu du comité départemental pour ce qui me concerne, on s’investit depuis une bonne dizaine d’années. Durant tout ce temps avec détermination et constance, j’ai défendu nos valeurs, nos listes et ses candidats, brandi fièrement nos couleurs. Alors que beaucoup de cadres de proximité, dont des députés que vous avez fait élire en juin 2007 mettaient un mouchoir sur notre logo, j’arpentais le terrain et « mouillais la chemise » pour la poursuite de votre action au sommet de l’Etat. Cet acharnement me vaut en partie l’absence de mandat électif. Aujourd’hui, les gens qui se sont servis sans trop donner restent, moi je m’en vais vers d’autres horizons politiques.
Votre reprise en main fin novembre 2014 m’avait laissé supposer un changement notable et profitable pour ce que je nomme pour la dernière fois, notre famille, ainsi que pour le bien de la France. Il n’en est rien. Plus que jamais, l’intérêt particulier domine les décisions et nuit à toute tentative de stratégie d’ensemble. Aussi, nos reconquêtes sont essentiellement dues au rejet de Hollande et de sa « clique », peu à la pertinence de nos propositions ou à la valeur intrinsèque de nos candidats. Cette animosité envers l’actuel locataire de l’Elysée s’exprime plus ou moins dans les urnes selon les secteurs. Dans notre département, par exemple, où des figures du PS ont su lier des liens de confiance avec la population, elle n’est pas une donnée suffisante, comme nous avons pu le voir, pour inverser la tendance. Il risque fort d’en être de même pour le scrutin qui vient. Ici, ceux qui se targuent d’être des figures Républicaines ne font pas vibrer l’électorat au-delà de leur pré-carré, ni reçoivent l’adhésion de la base militante. De plus, les alliances négociées au fil des circonstances par celles-ci sont périlleuses, pour ne pas dire nocives. Pour autant, nos spécialistes de la division pour mieux régner et, ou, du cirage de pompes se remettent nullement en cause.
Je me doutais qu’un simple changement de nom serait insuffisant pour remettre la maison en marche, d’autant que les occupants, dont les auteurs de l’échec de 2012, étaient maintenus à leur poste. Vous pensiez, je suppose, que l’astuce allait doper les adhésions… Peut-être que vous en avez enregistré des nouvelles mais, du peu que je peux savoir, les renouvellements s’avèrent compliqués à obtenir. Deux raisons essentielles selon moi. La première, un harcèlement financier qui insuffle l’idée que le militant ne serait qu’un vulgaire porte-monnaie. La seconde, des consultations à questionnaires fermés qui donnent une piètre illusion d’une contribution partagée à l’écriture d’un projet.
Un égocentrisme aigu doublé d’un profond mépris du militantisme en provenance de ceux qui entendent représenter Les Républicains tant au niveau local que national se ressent au-delà de nos rangs. Ne trouvant plus la force de défendre l’indéfendable dans l’attente d’une improbable prise de conscience salutaire, ne voulant pas participer au spectacle des primaires qui ne pourra être autre que pitoyable, j’avais décidé de quitter le parti sitôt les régionales passées. C’est vous, Monsieur le Président, en qui j’ai longtemps cru, qui me faites devancer le terme de mon action politique au profit des LR.
Je ne peux accepter la sanction dont vient de faire l’objet Madame Morano. Ces propos bien que maladroits ne sont que pure vérité. La France est un pays à l’origine judéo chrétien de race blanche, qui est devenu une nation à dominante « Black-Blanc-Beur », ce qui par ailleurs en fait une richesse. Le mot « Race » devenu maudit par la volonté du Front de gauche a une connotation raciste qu’aux yeux de ceux qui veulent en voir une. Vous avez condamné les paroles de Nadine Morano, alors qu’il aurait fallu la soutenir et condamner ceux de Yann Moix, qui à terme voit inéluctable une France musulmane.
Pour conclure, je me demande si les valeurs LR n’ont pas davantage de sens pour les militants avec qui j’ai eu grand plaisir à oeuvrer, que pour ceux qui surfent dessus. Si tel est le cas, je n’ai vraiment plus rien à faire dans ce parti, je ne saurai y rester une minute de plus.
Respectueusement.
Ghislaine Bourland
Membre élu du comité départemental 29 de 2003 à 2015
Chargée d’animation 3ème circo. sur demande du délégué de circonscription (2015)
Ancienne élue locale (adjointe au maire et déléguée communautaire de 2001 à 2008)
Tête de liste aux municipales de 2008 et 2014
Vice-présidente départementale ANANS29 (présidentielle 2012)
Référente ANANS, canton Saint-Renan (présidentielle 2007)
Auteur de Démocratie en Péril, Le Regard d’une citoyenne engagée, édition 7écrit, mars 2015.
*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***
Merci à Patrice Zubieta Président de l’Union de la France Forte pour cette tribune libre.
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