Titre de séjour « métiers en tension » encore un appel à l’immigration de masse en France qui contredit complètement la soi-disant volonté de la freiner.
Par Clémence de Longraye
Titre de séjour « métiers en tension » : le gouvernement ouvre la voie à une immigration massive
L’annonce n’est pas passée inaperçue. Le 2 novembre, dans un entretien accordé au Monde, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Olivier Dussopt, ministre du Travail, proposent de « créer un titre de séjour « métier en tension » ». Celui-ci permettrait de régulariser les clandestins embauchés dans un secteur en pénurie de main-d’œuvre. Loin de la fermeté affichée par l’exécutif, ce projet ouvrirait les portes à une immigration de masse.
Dumping social
Bâtiment, restauration, hôtellerie, aide à domicile, artisanat, agents d’entretien… sont autant de secteurs en manque de main-d’œuvre. Au deuxième trimestre de 2022, ce sont ainsi 362.800 postes qui étaient laissés vacants, selon la direction des statistiques du ministère du Travail. En permettant la régularisation des étrangers clandestins employés dans ces domaines, le gouvernement entend généraliser des mesures déjà existantes – depuis la loi Hortefeux (2007) et la circulaire Valls (2012) – et, ainsi, répondre à la demande d’une partie du patronat, en quête d’une main-d’œuvre à moindre coût. Mais cette réponse conjoncturelle ne répond pas à la crise structurelle qui touche ces nombreux secteurs de l’économie française. Comme l’explique Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) : « Le titre de séjour « métier en tension » n’est pas une demande de notre part. Cela ne va pas régler nos problèmes de recrutement. Nous avons besoin de compétences qualifiées sur la durée. » Il suggère plutôt « d’investir sur la formation et l’apprentissage ».
En effet, ces métiers dits en tension pâtissent pour la plupart d’un déficit d’image et d’une faible attractivité salariale. Or, le recrutement de clandestins n’inversera pas la situation, au contraire. Les étrangers en situation irrégulière, main-d’œuvre peu exigeante, accepteront d’être embauchés au SMIC, ce qui tirera inévitablement les salaires de ces secteurs à la baisse. Les emplois précaires resteront donc précaires. Comme l’indique Bruno Retailleau, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l’exécutif devrait plutôt chercher à revaloriser ces secteurs. « Au lieu de faire les grandes réformes qui permettraient d’augmenter les salaires et de mettre fin à l’assistanat, le gouvernement va au contraire faire pression à la baisse sur les salaires en faisant venir une main-d’œuvre étrangère bon marché et leurs familles, que nous n’avons pas les moyens de loger et d’assimiler », dénonce le candidat à la présidence des Républicains. Si l’accent était mis sur l’apprentissage, sur la revalorisation salariale et sociale de ces secteurs, le recrutement serait sans doute facilité. Et ce, d’autant plus que plusieurs études menées par le passé ont montré que les Français étaient prêts à payer plus cher pour rémunérer au juste prix les producteurs.
Appel d’air migratoire
D’autre part, loin d’être anodine, cette proposition de « titres de séjour pour les métiers en tension » constitue un véritable appel d’air pour l’immigration. Avec une telle mesure, le gouvernement entend, comme le soulignent de nombreux élus de droite depuis quelques jours, régulariser massivement des clandestins. D’autres suivront pour bénéficier des mêmes droits. Pour apaiser la polémique, Gérald Darmanin promet que « si le métier n’est plus en tension, la personne perdra son titre de séjour au bout d’un an ». Mais ce clandestin sera d’ores et déjà sur le sol français et sans doute jamais expulsé.
Pays de 2,3 millions de chômeurs, la France n’a pas besoin d’une immigration de travail. Mais sous la pression d’un lobbying puissant du patronat, le gouvernement s’apprête à commettre les mêmes erreurs que dans les années 1980.

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